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Le gouvernement belge a finalement acté une position commune sur le conflit israélo-palestinien, en suivant l'initiative de la France. Sans parler de génocide et en évoquant une reconnaissance mutuelle d'Israël et de la Palestine, la Belgique adopte une position "classique", selon le politologue Tanguy de Wilde d'Estmael.
La position officielle de la Belgique dans le cadre du conflit israélo-palestinien est connue. Le pays se dit favorable à la reconnaissance d'un État palestinien à certaines conditions. Le gouvernement apporte son soutien à l’initiative du président français Emmanuel Macron, qui prévoit une conférence internationale en juin pour avancer vers une solution à deux États. Cette démarche inclut une reconnaissance mutuelle d’Israël et de la Palestine.
Tanguy de Wilde d'Estmael décrypte cette position considérée comme "classique": "La Belgique seule n'a aucun impact sur le conflit israélo-palestinien. Donc, classiquement, la Belgique se met dans le sillage d'une initiative européenne, ici française, qui va en plus impliquer les pays arabes pour avoir plus d'impact."
Il continue: "La Belgique a toujours considéré que la reconnaissance d'un État palestinien en tant que tel pouvait être un acte symbolique, mais qui n'avait aucun impact sur la solution du conflit. Tandis qu'une reconnaissance qui implique une reconnaissance mutuelle et une solution régionale est beaucoup plus subtile."
Génocide
Faut-il qualifier les événements en cours de "génocide"? C'est une question sensible à laquelle la Belgique a choisi de ne pas répondre.
Selon notre interlocuteur, c'est normal: "Un génocide est établi sur la base de documents par des historiens. Un crime de génocide est établi sur la base de preuves par une instance judiciaire. Ce ne sont pas les instances politiques qui doivent décréter ce qu'est un génocide ou ce que constitue un crime de génocide. Souvent, des parlements reconnaissent un génocide après l'établissement des preuves par un spécialiste. C'est ce qu'il s'est passé pour le génocide des Juifs, des Arméniens ou encore des Tutsis."


















