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Le PS accuse le gouvernement d’avoir fait passer le déficit public de 24 à 40 milliards en 8 mois : « Pas un téléspectateur n’y croit »

Par RTL info
Paul Magnette, le président du PS, et Yvan Verougstraete, le président des Engagés, se sont livrés à un duel sur le budget de l’État. Paul Magnette accuse l’Arizona d’avoir doublé le déficit public en quelques mois, ce qu’Yvan Verougstraete a totalement réfuté, y voyant une conséquence des politiques difficiles qui n’ont pas été prises avant ce gouvernement, lorsque le PS était au pouvoir.

« Le déficit, il était de 24 milliards en 2024, l’année dernière. C’est un déficit important, mais c’était maîtrisable. Dans le passé, on a déjà pu résorber des déficits beaucoup plus importants. Et là, vous allez l’amener à 40 milliards. Vous n’améliorez pas du tout le déficit. Au contraire, vous le doublez. Et vous allez nous céder une dette absolument catastrophique », a attaqué le président du PS hier soir dans l’émission Face à Buxant.

« Il n’y a pas un téléspectateur qui croit aujourd’hui que c’est le gouvernement Arizona, au cours des 8 premiers mois de cette année-ci, qui a pris les mesures qui font que le déficit va passer de 24 à 40 milliards d’euros », a rétorqué le président des Engagés, qui a rappelé la nécessité des réformes passées et prévues par l’Arizona pour justement maîtriser l’emballement de cette dette tout en investissant dans certains secteurs où on n’a pas le choix, comme la Défense : « La réalité, c’est qu’aujourd’hui, il faut prendre des réformes, parce que sinon, c’est un déficit boule de neige qui arrive, parce qu’entre autres, on paye des intérêts trop élevés. La charge d’intérêt aujourd’hui, pas à cause de l’Arizona, c’est 10 milliards d’euros, soit une fois et demie la totalité des allocations de chômage. Et j’espère, dans 3, 4, 5 ans, qu’il y aura des réformes qui auront porté leur fruit et d’ailleurs, je suis sûr que vous ne les déferez pas, ces réformes qu’on est en train de faire », si le PS revenait au pouvoir, a-t-il parié.

Les Engagés d’accord pour aller chercher plus d’argent dans les grandes entreprises

« Mais le problème du déficit », selon Paul Magnette, c’est que le gouvernement « dit qu’on n’a pas l’argent pour une réforme fiscale qui donne la même chose à tout le monde. C’est ça le problème fondamental. Les gens qui ont 10 000 euros de salaire, est-ce qu’ils ont besoin d’avoir 100 euros en plus ? Non. » Martin Buxant rappelant qu’à cet égard, les Belges sont en effet majoritairement pour une taxation des hauts patrimoines ou sur les bénéfices des multinationales.

Yvan Verougstraete était d’accord et a plaidé pour une révision de l’impôt sur les sociétés : « Je pense qu’aujourd’hui, il y a un problème sur l’impôt des sociétés. Je pense que les sociétés devraient payer plus. La réalité, si on regarde sur les dix dernières années l’évolution de l’impôt des sociétés, il a diminué. » Un vœu pieux, selon Paul Magnette : « Malheureusement, vous ne le faites pas », accuse-t-il. « Les très grandes fortunes, les multinationales, eux, vous ne leur demandez rien. Vous savez, ça commence à se voir et les gens ne sont pas dupes. Ils voient bien que ce sont les plus grands et les plus riches qu’on aide et pas les autres. »

Yvan Verougstraete a rappelé que la première taxe sur les plus-values de la Belgique arrivera sous ce gouvernement comme prévu par l’accord de celui-ci, avant de plaider pour laisser l’Arizona travailler à une nouvelle façon de faire : « On peut continuer à faire les mêmes recettes que celles qu’on a faites pendant les 15 dernières années. Je peux vous le dire : on continuera à perdre (…) et j’ai plutôt envie qu’on gagne. Ma conviction, c’est qu’on doit changer parce que les Belges, les Wallons, les francophones, les Bruxellois ne sont pas plus bêtes que les autres. Il y a moyen de faire beaucoup mieux, de faire progresser. Mais pour ça, il faut oser changer plutôt que s’arc-bouter sur ses acquis, les acquis du passé. (…) Je pense qu’il faut rendre un peu de fierté à nos concitoyens. »

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