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Le Premier ministre, Bart De Wever, s’est rendu lundi au Sénat pour y détailler sa volonté de supprimer l’institution. Il n’a pas mis de gants pour expliquer aux sénateurs ce qu’il pensait de la Haute assemblée dans sa version actuelle. Le chemin s’annonce toutefois ardu pour trouver la majorité des deux tiers nécessaires.
L’accord de majorité Arizona prévoit de supprimer le Sénat dont les compétences se sont réduites comme peau de chagrin au fil des réformes de l’Etat. Le chef du gouvernement fédéral a retracé celles-ci et tiré une sévère conclusion : l’assemblée se livre à une « thérapie occupationnelle » dont « la contribution n’est ni essentielle, ni nécessaire à notre démocratie ».
L’argument de la composition du Sénat -formé des députés régionaux et communautaires- ne trouve pas non plus grâce à ses yeux. Selon lui, lorsqu’ils viennent à la Chambre, les députés fédéraux n’oublient pas soudain l’entité à laquelle ils appartiennent. « La Chambre est le reflet des différentes entités du pays, comme je peux le constater tous les jeudis à l’heure des questions d’actualité », a-t-il lancé. « Le Sénat ne joue plus aucun rôle pertinent dans notre système politique et appartient déjà au passé ».
Une proposition de révision de la Constitution co-signée par les partis de la coalition traduit l’accord de majorité. Si, lundi, aucun d’entre eux n’a remis en cause sa loyauté à la feuille de route de l’Arizona, l’enthousiasme n’était pas identique dans les cinq formations. Le MR n’a pas caché son attachement au bicaméralisme, inscrit depuis deux siècles dans la Constitution, et regretté que certains partis -dont la N-VA- n’aient pas voulu le faire fonctionner ces dernières années en pratiquant la chaise vide. « Nous ne sommes qu’aux prémices d’une procédure institutionnelle complexe », a averti l’ex-présidente Valérie De Bue. Les libéraux ont réclamé des auditions et déjà déposé un amendement.
La position du PS est attendue, son soutien étant indispensable pour obtenir les deux tiers dès lors que l’Arizona a exclu de recourir aux voix extrémistes. Les socialistes francophones soutiennent la suppression du Sénat mais veulent saisir l’occasion de cette réforme pour le remplacer par une assemblée citoyenne. Le ton « dénigrant » du Premier ministre ne leur a pas plu : « c’est un manque total de considération pour ceux, personnel et sénateurs, qui se sont investis », a déploré Anne Lambelin.
La sénatrice PS s’est jointe à la demande d’auditions d’experts, « condition sine qua non de notre soutien ». Elle n’a pas mentionné la consécration de l’avortement dans la Constitution dont le président, Paul Magnette, avait également fait une condition.



















