Accueil Actu Belgique Politique

Les jeunes au pair souvent victimes d'exploitation en Belgique

Les jeunes au pair sont trop souvent victimes d'exploitation, selon l'organisation non-gouvernementale Fairwork Belgium, qui dénonce leur situation par voie de communiqué jeudi.

L'ONG précise que son centre d'assistance a été contactée dans 589 dossiers entre 2014 et 2022. Les services d'inspection en Flandre, qui regroupe 72 % des jeunes au pair en Belgique, notent que les règles ne sont pas respectées dans plus d'un tiers des cas.

Des abus ont également été recensés à Bruxelles et en Wallonie. En 2022, on comptait 397 jeunes au pair en Flandre, contre 89 dans la capitale et 67 au sud du pays. Il faut toutefois préciser que seules les personnes qui ne sont pas issues des États-membres de l'Union européenne sont listées par l'ONG qui vise à améliorer les conditions de travail des travailleurs sans séjour légal ou dans une situation de séjour précaire.

"J'étais complètement exclue du monde et les maltraitances émotionnelles étaient constantes. Je n'ai reçu que 60 euros pour mes 3 mois de travail", témoigne une jeune fille au pair travaillant à Arlon. La législation prévoit une rémunération de 450 euros pour 20 heures de travail hebdomadaires.

Fairwork dénonce aussi le système d'agence au pair, par lesquelles les jeunes sont obligés de passer. "Lors d'un conflit avec la famille d'accueil, l'agence va presque toujours se positionner du côté de la famille", souligne Jan Knockaert, coordinateur de l'ONG.

Si l'objectif de base est de permettre aux jeunes de découvrir la langue du pays et sa culture en échange de tâches ménagères, les familles d'accueil cherchent plutôt à engager de la main d'œuvre bon marché, déplore l'ONG.

"Il est temps de mettre fin à l'hypocrisie et de reconnaitre que les jeunes filles au pair sont des travailleuses", poursuit l'organisation. Une position que partage le Conseil national du Travail (CNT), selon Fairwork.

À lire aussi

Sélectionné pour vous