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Le gouvernement flamand a, entre 2013 et 2022, rejeté 169 demandes d'autorisation d'exportation de matériels et technologies à double usage, c'est-à-dire pouvant servir aussi bien à des fins civiles que militaires.États-Unis
La moitié environ de ces refus visaient la Russie et la Chine, selon des chiffres livrés lundi par l'institut flamand pour la paix qui appelle à une plus grande vigilance des services de contrôle en la matière.
A leur origine, les règles en matière de matériel à double usage visaient à éviter le transfert de matériel et de technologies vers des programmes illégaux d'armes de destruction massive.
Durant des décennies, les matières fissiles, les produits chimiques, les virus et autres appareils de production furent ainsi contrôlés.
Mais dernièrement, souligne l'institut, la frontière entre technologies civiles et militaires est toutefois devenue beaucoup plus floue.
Les contrôles menés aujourd'hui englobent de plus en plus d'autres types d'appareils électroniques, comme les drones, les radars, les technologies spatiales, les lasers, ainsi que les nouvelles technologies, comme la cyber-surveillance, les semi-conducteurs, les imprimantes 3D ou encore l'intelligence artificielle.
Mais ces contrôles n'ont toutefois qu'une efficacité relative.
"L'analyse d'engins militaires russes et iraniens retrouvés en Ukraine montrent que quasi tous, qu'il s'agisse de drones de fusées ou missiles, comportaient un grand nombre de composants critiques produits par aux Etats-Unis ou dans des pays européens, la plupart du temps par des entreprises civiles", note l'institut flamand.
"La plupart de ces composants apparaissaient en plus être très récents puisqu'ils avaient été produits en 2020 et 2021. Les services européens de contrôle, et donc également celui de Flandre, doivent être aujourd'hui particulièrement vigilants", plaide lundi l'institut.