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Petra De Sutter, récemment nommée rectrice de l’Université de Gand, a annoncé qu’elle ne prendra pas part à la prochaine mission économique en direction des États-Unis.
Une décision qu’elle justifie par des raisons de sécurité personnelle dans le contexte politique actuel, qu’elle juge préoccupant.
« Je ne peux pas y aller sans risquer un incident »
Petra De Sutter explique son choix :
« Je ne peux pas y aller sans le risque de provoquer un incident, et je veux absolument éviter cela. »
Après avoir longuement étudié la situation, elle estime qu’un voyage aux États-Unis serait « personnellement impossible » dans les circonstances actuelles. Elle évoque les règles en vigueur sous l’administration de Donald Trump comme étant à l’origine de sa décision.
« Je ne suis pas une personne anonyme. Si je me rends là-bas, ce sera perçu comme une déclaration politique, ce que je veux éviter. C’est pourquoi je reste chez moi. » Elle insiste toutefois sur le fait qu’il s’agit d’un choix personnel, et non d’un geste politique. Petra De Sutter sera remplacée lors de cette mission par le vice-recteur Herwig Reynaert. « C’est une décision douloureuse, car les États-Unis sont un pays fantastique », ajoute-t-elle. « Mais dans les circonstances actuelles, cela me semble être la décision la plus sage. »
Une inquiétude pour la liberté académique
Au cours du même entretien, la rectrice a également réagi à l’assassinat du militant conservateur Charlie Kirk, abattu lors d’un débat public sur un campus universitaire. Elle a qualifié la situation d’« inquiétante » et a estimé que les États-Unis « ont glissé vers un régime autocratique » mettant en péril la liberté académique et la liberté d’expression.
« Sous Trump, des dogmes idéologiques sont imposés, comme l’interdiction de la recherche sur le climat ou la négation des études de genre. Les États-Unis sont bien loin du rôle qu’ils ont autrefois joué comme pionniers des droits de l’homme et du multilatéralisme. »
Une autre voie pour l’université de Gand
Face à ce contexte, Petra De Sutter appelle à un changement de cap aux États-Unis : « L’Amérique doit cesser cette évolution vers une dictature et retrouver le respect de l’État de droit et des droits humains. »
Elle conclut en affirmant que l’université de Gand entend suivre une voie différente : « Le débat et le dialogue doivent être centraux. Les positions extrêmes ne sont jamais défendables, mais pour tout le reste, la discussion doit pouvoir avoir lieu. Si ce n’est pas possible à l’université, alors où ? »















