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Les tensions montent au Parlement de Wallonie. Les groupes PS, PTB et Écolo pointent du doigt une série d’entraves répétées qu’ils attribuent au Gouvernement MR – Les Engagés.
Selon eux, ces pratiques entravent de plus en plus la capacité du Parlement à remplir son rôle de contrôle, verrouillant ainsi le débat démocratique.
Fin de la transmission de l’ordre du jour provisoire
La dernière décision en date, qui fait réagir l’opposition, concerne la communication de l’ordre du jour des réunions gouvernementales. Jusqu’il y a peu, les députés recevaient chaque lundi une version provisoire de cet ordre du jour, leur permettant de préparer à l’avance les débats et les questions à adresser à l’exécutif. Cette transmission anticipée a désormais été supprimée.
Désormais, seul l’ordre du jour définitif est communiqué aux parlementaires, et ce, souvent tardivement, le mercredi ou le jeudi, soit au moment même où se tient la réunion du Gouvernement. Pour les partis d’opposition, cela limite considérablement leur marge de manœuvre et reporte parfois de plusieurs semaines les possibilités d’interpeller les ministres. Cette modification, dénoncent-ils, rompt avec une tradition de transparence pratiquée de longue date, quelles que soient les majorités en place.
L’opposition monte au créneau
Face à ce changement, PS, PTB et Écolo tirent la sonnette d’alarme. Ils réclament le rétablissement de cette pratique qu’ils jugent essentielle à la bonne santé démocratique de l’institution. Le mot d’ordre est clair : « Cacher, retarder, empêcher », dénoncent-ils, en exigeant que le Gouvernement fasse marche arrière.
Christie Morreale, cheffe de groupe PS, souligne : « Le Gouvernement MR / Engagés avait fait de la transparence et de la bonne gouvernance son crédo. La réalité, ce sont des entraves qui, mises bout à bout, créent l’opacité : c’est une dérive. » Même ton du côté de Germain Mugemangango, chef de groupe PTB : « On est face à un gouvernement qui est déconnecté des réalités et qui ne veut entendre ni l’opposition, ni les travailleurs et travailleuses de terrain, ni les citoyens. C’est contre ça que nous nous battons. »
Enfin, Stéphane Hazée, chef de groupe Écolo, alerte sur l’érosion progressive des contre-pouvoirs :
« Les contre-pouvoirs sont essentiels dans une démocratie. Aujourd’hui, ils sont rognés petit à petit, mesure après mesure. C’est précisément cette accumulation qui rend la situation inacceptable. »
Réponse du ministre-président
Le ministre-président wallon dément toute entrave au travail parlementaire
« Oser parler d’entrave au travail parlementaire relève soit d’une mauvaise connaissance de ce qui est disponible ou qui peut l’être, soit d’une déformation de la réalité », a réagi le ministre-président wallon, Adrien Dolimont, au communiqué commun de l’opposition wallonne dénonçant « le verrouillage du débat démocratique » par la majorité MR-Les Engagés.
Selon le libéral, « rien n’oblige le gouvernement wallon à transmettre ses ordres du jour provisoires, à savoir ceux qui sont arrêtés le lundi midi et sur lesquels les cabinets vont travailler pour assurer la tenue des séances du gouvernement wallon du jeudi matin. L’ordre du jour définitif est validé en soirée le mercredi, il est le seul ordre du jour sur lequel le gouvernement prendra attitude le jeudi ».
« Depuis ce gouvernement, cet ordre du jour définitif est transmis aux députés wallons le jeudi matin de la séance. Jusqu’ici, il ne l’était que le vendredi de la semaine suivante, car il était transmis avec les notifications définitives. Or, s’il arrive que des points soient retirés de l’ordre du jour provisoire, il arrive aussi que des points y soient ajoutés. En procédant de la sorte, ce gouvernement est donc plus transparent que tous les précédents, car il informe correctement et non partiellement les députés de tous les points qui seront débattus », ajoute le ministre-président.



















