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Allocations familiales : l’opposition et la Ligue des Familles s’inquiètent d’éventuelles économies, « pendant que les familles perdent, une minorité fortunée encaisse »

Par RTL info avec Belga
Le gouvernement wallon envisage des ajustements sur les allocations familiales dans le cadre du budget 2026, provoquant des inquiétudes chez l’opposition et la Ligue des Familles.

L’opposition wallonne et la Ligue des Familles s’inquiètent, en ce début de semaine, d’éventuelles économies réalisées sur le dos des allocations familiales alors que le gouvernement régional s’apprête à débattre du budget 2026.

La piste est sur la table du MR, dont le président pointe régulièrement la nécessité de « revoir la politique sociale » de la Région. « La réduction des allocations familiales est un exemple qui a été donné lors d’une réunion interne qui a fuité. Mais c’est un exemple que j’avais déjà cité lors d’interviews. Si on se présente au niveau budgétaire avec tous les tabous habituels, on ne changera rien du tout », a d’ailleurs répété Georges-Louis Bouchez dans la presse.

Du côté des Engagés, c’est la députée Sophie Fafchamps qui allume la mèche. « Un saut d’index en 2026 sur les allocations familiales sera peut-être une obligation pour boucler le budget. Ce n’est pas un tabou, ce sera peut-être l’effort collectif », a-t-elle écrit sur Facebook. « Mais modifier totalement le système, les montants, limiter à un certain nombre d’enfants, ça c’est une ligne rouge », a-t-elle complété.

« Faire un saut d’index, cela revient à diminuer les allocations familiales : le coût de la vie augmente et les allocations familiales n’augmenteraient pas au même rythme. On comprend que les deux partenaires de la majorité wallonne, MR et Engagés, envisagent des économies en allocations familiales », a de son côté réagi la Ligue des Familles.

« Ce saut d’index envisagé pour 2026 ferait par ailleurs suite à une mesure déjà décidée : le report de l’indexation des allocations familiales de deux mois, qui génère déjà une première perte de revenu réel pour les familles. Mesure décidée par le fédéral mais qui ne s’impose nullement à la Wallonie qui a toutes les compétences en main pour éviter ce report d’indexation. Force est de constater que le ministre Coppieters n’a pas pris d’initiative en ce sens », a ajouté l’association en appelant le gouvernement wallon « à ne pas faire peser ses décisions budgétaires sur les épaules des enfants ».

Cet éventuel saut d’indexation représentera un manque à gagner de 60 millions d’euros pour les familles, a pour sa part calculé le PTB. « C’est une somme minimale. Le Bureau du Plan prévoit une indexation de 2 % en janvier 2026. Sur un budget de 3 milliards pour les allocations familiales, cela représente 60 millions que le gouvernement MR-Engagés prendra aux familles », a détaillé la députée Alice Bernard.

« Cette non-indexation n’est pas la seule idée du gouvernement. Il envisage aussi de limiter le montant des allocations en fonction du nombre d’enfants, ce qui concernerait 9.300 enfants dans 6.350 familles déjà majoritairement précaires. Il pense également à diminuer certains suppléments sociaux, ce qui toucherait plus de 300.000 enfants, dont ceux qui vivent en famille monoparentale. Et une non-indexation structurelle toucherait sans exception les 900.000 enfants de Wallonie », a ajouté le chef de file de l’extrême gauche au parlement régional, Germain Mugemangango.

« Le MR et Les Engagés veulent à nouveau s’attaquer aux allocations familiales. Après avoir déjà économisé 10 millions d’euros en reportant leur indexation, ils préparent de nouvelles coupes dans le prochain budget », a enfin dénoncé la cheffe de groupe du PS, Christie Morreale.

« Pendant que les familles perdent, une minorité fortunée encaisse » à la suite notamment de la réforme des droits d’enregistrement et de succession. « Assez de cette injustice fiscale, forts avec les faibles, faibles avec les forts », a-t-elle insisté. Pour donner davantage de poids à sa voix, le PS a lancé une pétition appelant à défendre les allocations familiales.

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