Partager:
(Belga) Lima se prépare à deux jours cruciaux de mobilisation mercredi et jeudi au moment où des centaines de manifestants convergent vers la capitale pour exiger le départ de la présidente Dina Boluarte.
"Nous savons qu'ils veulent 'prendre' Lima" au vu de "tout ce qui sort sur les réseaux, les 18 et 19 (mercredi et jeudi)", a déclaré Mme Boluarte lors d'un discours à la Cour constitutionnelle. Elle leur a demandé de le faire, "mais pacifiquement et dans le calme". Les manifestations, qui ont éclaté après la destitution et l'arrestation le 7 décembre du président de gauche Pedro Castillo, accusé d'avoir tenté de perpétrer un coup d'État en voulant dissoudre le Parlement qui s'apprêtait à le chasser du pouvoir, ont fait au moins 42 morts. Les protestataires, en majorité des paysans andins, estiment qu'ils seront mieux entendus dans la capitale après des semaines de mobilisation dans leurs régions. Les manifestations devraient gonfler à Lima au fur et à mesure de leur arrivée. Plusieurs partis politiques et une confédération syndicale ont appelé à une grève et un grand rassemblement à Lima jeudi. "Je les attends pour pouvoir parler de leurs agendas sociaux", a précisé la présidente, tout en soulignant que "l'État de droit ne peut être soumis aux caprices" d'un groupe. Afin d'enrayer le mouvement de protestation, le gouvernement a décrété dimanche l'état d'urgence pour 30 jours à Lima, Cuzco, Callao et Puno, permettant à l'armée d'intervenir pour maintenir l'ordre. L'État d'urgence suspend aussi les libertés de réunion et de circulation. Mme Boluarte, qui était la vice-présidente de M. Castillo, lui a succédé conformément à la Constitution. Elle est issue du même parti que lui mais les manifestants voient en elle une "traîtresse". Ils exigent sa démission, la dissolution du Parlement et la tenue de nouvelles élections avec une Assemblée constituante. (Belga)