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"On va voir partir des industries belges importantes": le prix de l'énergie et le manque de subsides vont-ils engendrer des pertes d'emploi?

Bernard Delvaux était l'invité de Martin Buxant ce jeudi matin sur bel RTL. Le CEO d’ETEX, entreprise belge employant 14.000 personnes dans 145 usines et 40 pays, a notamment évoqué la tentation pour les sociétés belges de délocaliser, vu les coûts importants dans notre pays. Notre énergie est deux fois plus cher et il n'y a pas de subsides. Il plaide donc pour une réaction de l'Europe et, à défaut, de la Belgique pour éviter une perte d'emplois massive. 

Quand on est une entreprise belge qui fait 4 milliards d’euros de chiffres d’affaires, qui est active dans 40 pays, quand on se bat commercialement contre les Chinois, les Américains, qu’on paie notre énergie ici 2 fois plus cher qu’eux. Est-ce qu’on a pas envie franchement parfois de délocaliser ? 

"Je peux vous dire, à titre personnel, en tant que citoyen belge, je n’ai jamais envie de délocaliser mais quelque fois la règle économique et les calculs me poussent à le faire. C’est vrai qu’aujourd’hui l’Europe a un problème de compétitivité structurelle. Et cela ne va pas se résoudre du jour au lendemain puisqu’on sait que l’énergie est plus chère qu’ailleurs et va le rester. A peu près deux fois plus cher que ce qu’elle était en 2021." 

Vous ne vous battez donc pas à armes égales ? 

"C’est ça le problème. On ne démarre pas à armes égales avec des continents comme les Etats-Unis ou la Chine où l’électricité est beaucoup moins chère. Et qui en plus renforce cette situation par des subsides très importants, qui attirent artificiellement l’investissement industriel sur leur sol. C’est une série de désavantages compétitifs pour nous. Aujourd’hui, l’Europe n’a pas d’approche coordonnée et structurée."

L’Allemagne et la France, elles aident quand même leurs entreprises. Pas la Belgique…

"L’Allemagne et la France, en tant que grands pays défenseurs de leurs industries, ont compris qu’ils devaient réagir et ils le font en ordre dispersé." 

Et nous, les Belges ? 

"Evidemment, nous risquons d’être les dindons de la farce parce qu’on va se retrouver dans une situation où ce sera moins cher de produire en France car l’énergie est artificiellement basse ou en Allemagne parce qu’il y a de très gros subsides vis-à-vis de l’industrie. Alors qu’un pays comme la Belgique n’a juste qu’à présent pas réagi, n’a peut-être pas les moyens de le faire." 

On a un déficit et une dette très importants, est-ce qu’on a justement les moyens d’aider les entreprises ? 

"La meilleure solution, c’est que l’Europe réagisse de façon coordonnée. Et que les pays européens aient la même approche, par exemple au travers de taxes à la frontière sur le CO2, qui permettraient de rééquilibrer les échanges internationaux. L’Europe ne parvient pas à s’organiser et chacun joue sa propre carte. Si la Belgique ne le fait pas, d’une façon ou d’une autre, on va voir partir des industries extrêmement importantes." 

Donc, risque de pertes massives d’emplois en Belgique ?

"En Belgique, si on ne réagit pas..."    


 

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Commentaires

1 commentaire

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  • bah on tape bien des milliards à fond perdu pour des fainéants inutiles ...pour une fois soyons rentables et aidons ces entreprises !!

    paul leboulanger
     Répondre