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Plus de deux semaines après leur piratage informatique, la majorité des sites officiels de la région Wallonne sont toujours inaccessibles. Ils ne devaient le rester que quelques jours, mais le travail de vérification des informaticiens est beaucoup plus long que prévu.
"Ce site est inaccessible" : ce même message d'erreur est toujours là depuis plus de 15 jours. Depuis ce jeudi 17 avril et cette cyberattaque contre les sites de l'administration Wallonne, ils sont depuis coupés par les autorités. Le lendemain, le porte-parole du Service public de Wallonie nous expliquait : "On préfère tout éteindre pour éviter qu'il y ait une attaque sur nos systèmes qui soit beaucoup plus dommageable."
Trois jours plus tard, le ministre-président wallon Adrien Dolimont rassure : "Il y a une cinquantaine de personnes au sein même de l'administration qui sont mobilisées pour ça, avec évidemment un travail à pause, parce que c'est 24 sur 24, 7 jours sur 7."
Ils sont mobilisés jour et nuit pour vérifier les 800 applications, 10.000 ordinateurs et les milliers de serveurs. L'histoire de quelques jours. "Mais on veut prendre les 24-48 heures nécessaires pour s'assurer qu'on n'a pas laissé de faille dans notre système", nous expliquait-on au SPW.
Le problème n'est toujours pas résolu
Mais deux semaines plus tard, statu quo. Pour Michel Delgueldre, expert judiciaire informatique, un tel délai témoigne d'une certaine impréparation. "Deux semaines, c'est quand même relativement long. La durée de restauration d'un système suite à une cyberattaque est souvent le reflet de la préparation de l'organisme face justement aux cyberattaques. Si on me dit que ça prend du temps parce qu'on est en train de sécuriser le site, c'est que le site n'était peut-être pas sécurisé auparavant."
La menace cyber n'est pourtant pas nouvelle, mais les investissements dédiés à l'informatique sont insuffisants pour protéger efficacement l'administration.
"Ça coûte cher et le grand principe est aussi que ça arrive à tout le monde sauf à soi-même. Et donc on se prépare, mais on se dit que vu que ça prend du temps, vu que ça coûte, vu que ça ennuie tout le monde, on ne le fait pas partant du principe que le jour où ça arrive, ça marchera."
Malgré nos sollicitations, le service public de Wallonie n'a pas souhaité réagir, mais il promet 10 millions d'euros pour renforcer la cybersécurité.


















