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Des professeurs d’une école de Woluwe refusent de rendre les bulletins pour protester contre le gouvernement : « Je ne travaillerai pas à la maison »

Par RTL info
Des professeurs de l’Institut de la Providence à Woluwe refusent de remettre les bulletins aux élèves pour protester contre les mesures du gouvernement. Une situation qui inquiète les parents.

« À l’Institut de la Providence à Woluwe, les professeurs ont décidé de ne plus évaluer les élèves afin de faire bouger le gouvernement », nous écrit une maman d’élève via le bouton orange Alertez-nous. « Ceci aura des impacts énormes sur les enfants. »

En effet, une trentaine de professeurs de l’Institut de la Providence ont décidé d’aller plus loin dans la protestation après la manifestation nationale de mardi. Ils indiquent être mis en difficulté et touchés par les mesures gouvernementales qui ont été décidées, notamment sur l’augmentation de la charge horaire des professeurs dans le secondaire supérieur. Ils ont décidé de passer à l’action. « On devait rendre nos bulletins d’ici fin de semaine et on avait envie de montrer un peu les dents », explique Laura Descoster, professeur de sciences. « Mais en fait non, on ne va pas rendre des bulletins vendredi. On ne fait pas nos bulletins. »

« Je ne travaillerai pas à la maison »

Elle évoque également le regard qu’ont les politiques par rapport aux enseignants. « On est fatigué d’entendre qu’on est des fainéants qui ne travaillent que 20h ou 22h par semaine et qui n’avons que des vacances » souffle-t-elle. « On a envie de montrer qu’en dehors de nos 22h en classe, on a la préparation des cours, les corrections et les bulletins. Donc ici, on avait envie de dire que comme on pense qu’on ne travaille qu’en classe, eh bien je ne travaillerai pas à la maison. »

J’ai dix classes et ça représente 1h30 à 2 h par classe

Laura Decoster évoque ensuite son expérience personnelle. « J’ai dix classes et ça représente 1h30 à 2h par classe », affirme l’enseignante. « Ça fait partie de mon boulot de faire ça. Mais c’est tout un week-end par exemple et donc ce ne sont pas des heures prestées dans les 22h en classe. Je le fais avec plaisir parce que c’est mon boulot de rendre aux élèves leurs points et de leur faire un retour. Mais quand on entend dans les médias ou dans la société que les professeurs travaillent juste 22h… Ça me fatigue en fait. »

Encore plus loin ?

Ça ne veut pas dire pour autant que les élèves n’ont pas été évalués. Ils l’ont été normalement, affirme-t-elle, mais les bulletins ne seront donc pas encodés.

Elle et d’autres enseignants entendent encore aller plus loin si la situation ne change pas. Comme, par exemple, ne travailler qu’à l’école. « Les évaluations, je vais les préparer à l’école », indique-t-elle. « Ou alors j’arrête de rendre mes corrections assez tôt et je les corrige quand j’ai le temps et quand j’y pense. »

Quant à son nombre d’heures de travail par semaine, Laura Decoster l’estime à 35-40h.

Le soutien de la direction

Xavier Bergen, directeur adjoint de l’Institut de la Providence, soutient « le combat » de ses enseignants. « L’enseignement, et l’enseignement technique particulièrement, souffre beaucoup ces derniers temps », dit-il. « Notre préoccupation reste, comme pour les enseignants, de pouvoir donner cours et d’assurer les meilleures chances de réussite à leurs élèves. »

Il tient également à rassurer les parents d’élèves. « Ils savent qu’on travaille toujours en collaboration avec eux », indique-t-il. « La communication fonctionne très bien et ils savent très bien que notre préoccupation et celle de nos enseignants restent la réussite de leurs enfants et qu’on fera tout ce qu’on doit pour que les enfants ne soient pas pénalisés par toutes les mesures qui sont prises. »

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