Accueil Actu Belgique Société

Hausse alarmante du nombre de fugues chez les jeunes: "Ils sont parfois amenés à tisser des liens avec des gangs"

Depuis quelque temps, les dépêches d'agence évoquant des enfants en fugue se font plus nombreuses. Tout comme les alertes disparition chez Child Focus. Selon l’association, cette augmentation démontre que les jeunes ne vont pas bien.   

"En gros, on traite cinq nouveaux dossiers de fugue tous les jours", indique Nel Broothaerts, directrice générale de Child Focus qui vient de sortir son dernier rapport annuel, avec les chiffres 2024.

Parmi les 3.000 dossiers de disparition traités l’an dernier, 1.800 concernaient des fugues. La Fondation pour Enfants Disparus et Sexuellement Exploités tire donc la sonnette d'alarme : le nombre de fugues est en forte augmentation chez les mineurs. Une hausse de 30 % par rapport à 2023. 

Quitter le domicile familial, c’est le signe évident que le jeune ne va pas bien. "La fugue est surtout un signal très fort qui est donné par le jeune, qu’il y a quelque chose de très grave qui se passe dans sa vie et pour lequel il ou elle ne voit pas d’autre solution", explique la directrice. 

A Charleroi, le service d’action en milieu ouvert, l’AMO Point Jaune, traite chaque jour deux dossiers de fugue de mineur. "C’est vraiment des gens de 12-13 ans avec un certain profil. On ne leur donnerait pas cet âge. Ce sont des jeunes avec un vécu, déjà cabossés par la vie", souligne Meryl Godfrin, la coordinatrice et directrice.  

Des proies faciles pour l'exploitation sexuelle

Ces jeunes vulnérables deviennent des proies faciles pour l'exploitation sexuelle. Certains font des mauvaises rencontres et tombent parfois dans la prostitution ou le milieu de la drogue. "Pour justement subvenir à leurs besoins et parce qu’ils n’ont plus de ressources au niveau familial et vont donc parfois être amenés à tisser des liens un peu complexes avec des gangs où il est parfois difficile de s’en sortir", confie  Meryl Godfrin. 

Plus de moyens, c’est la demande des associations, malgré un contexte difficile. "On sait bien qu’on est en train de serrer la vis à ce niveau-là, mais la jeunesse, c’est l’adulte de demain", épingle la directrice. 

Les acteurs de terrain le rappellent : le dialogue et l’écoute sont les piliers essentiels au sein de la cellule familiale. 

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus

Le fils d’Isabelle, 12 ans, abusé sexuellement par un employé dans une école de Charleroi : la famille est prise en charge dans un centre spécialisé

À Charleroi, le Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS) interpellent et inquiètent. Plus d’un patient sur deux qui y est accueilli est mineur. Une proportion bien plus élevée que la moyenne nationale. Pour l’instant, difficile d’obtenir des réponses claires : les spécialistes eux-mêmes peinent à interpréter ces données. Dans ce contexte préoccupant, nous avons rencontré une maman dont le fils a été victime d’abus sexuels. Elle a accepté de nous confier son récit, un témoignage douloureux. La famille a été prise en charge dans le centre.