Partager:
39 %. C’est la part que la Flandre détient désormais dans Brussels Airport, suite à son investissement de 3 millions d’euros. Devenant ainsi le premier actionnaire, certains s’interrogent sur les motivations de la Flandre derrière cet investissement. En réalité, il y a trois objectifs : un économique, un symbolique et un stratégique.
Économiquement parlant, Brussels Airport est le deuxième employeur du pays après le port d’Anvers. Il emploie directement ou indirectement quelque 65 000 personnes. L’aéroport génère chaque année près de 9 milliards d’euros pour le PIB belge. Bref, être actionnaire de Brussels Airport engendre sans aucun doute des retombées financières importantes.
Symboliquement, la Flandre prend la tête de l’aéroport national. La région va donc pouvoir parler de « son » aéroport. C’était une volonté de longue date de la N-VA. Le parti nationaliste souhaite d’ailleurs que la compétence liée à l’aéroport soit régionalisée. On n’en est pas encore là pour l’instant : cela reste une compétence fédérale.
Enfin, stratégiquement, la Flandre va désormais pouvoir peser dans les décisions concernant l’aéroport.
Alors justement, est-ce que cela va changer concrètement le fonctionnement de l’aéroport ? A priori, non. D’abord, parce que si la Flandre possède désormais 39 % des parts de Brussels Airport, 61 % restent détenus par d’autres entités : l’État fédéral détient 25 %, et le reste du capital appartient au consortium Solace, à l’investisseur australien QIC, à l’assureur Swiss Life, et à un groupe belgo-flamand centré autour de PMV. La Flandre ne pourra donc pas décider seule.
La région a d’ailleurs assuré vouloir garantir la stabilité de l’emploi, notamment. En revanche, il est possible que la Région flamande soutienne des décisions prenant davantage en compte l’environnement, puisque l’aéroport est situé sur son territoire.
Y a-t-il des craintes côté francophone ? Oui, certaines voix s’élèvent, estimant que c’est une manière de marginaliser la Wallonie. D’autres estiment au contraire que c’est une bonne nouvelle : les parts détenues jusqu’alors par une société canadienne sont désormais rachetées par un actionnaire belge – peu importe qu’il soit flamand.


















