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Le masque Kakuungu ramené par le roi Philippe lors de sa visite en République démocratique du Congo, en juin dernier, a depuis lors trouvé sa place au sein du Musée national de Kinshasa. Très apprécié par les visiteurs, sa présence marque également le coup d'envoi symbolique du processus de restitution des œuvres issues du passé colonial, s'est félicité samedi auprès de l'agence Belga le directeur du musée, Henry Bundjoko.
Le masque de l'ethnie Suku servait, dans la société traditionnelle, à protéger la communauté et à l'initiation des jeunes garçons. Il a donc logiquement pris place dans l'espace consacré aux rites de passage entre l'enfance et l'âge adulte.
L'œuvre est très appréciée et suscite une grande curiosité de la part des visiteurs du musée, assure son directeur. "Cette pièce leur parle de leur identité, de la manière dont on s'enracine à sa propre culture. C'est un objet qui était à la fois utilitaire, symbolique et fonctionnel", prolonge M. Bundjoko.
Le rapatriement de l'œuvre à Kinshasa ne s'inscrit pas dans le cadre de la restitution, puisqu'il s'agit d'un prêt à durée indéterminée "mais qui pourrait durer pour toujours", sourit le directeur. Le transfert marquait néanmoins symboliquement le coup d'envoi d'un processus qui doit voir, à terme, 84 000 pièces inventoriées retrouver leur terre d'origine.
"Nous les attendons. Nous sommes en plein travail pour envisager la manière de les accueillir au mieux, durablement", conclut M. Bundjoko.