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Le SkinnyTok, cette tendance dangereuse qui vante une maigreur extrême sur TikTok, horrifie Vanessa Matz: la ministre porte plainte

Les plateformes de réseaux sociaux sont aujourd'hui sous le feu des projecteurs, et TikTok ne fait pas exception. Vanessa Matz, ministre fédérale en charge du Numérique, a pris une décision forte face à une tendance en vogue sur la plateforme, baptisée 'SkinnyTok'. Ce phénomène inquiète particulièrement : des influenceuses y encouragent une perte de poids extrême, au mépris des risques pour la santé.

Les vidéos "SkinnyTok" prônent une maigreur excessive auprès d'un jeune public. Des messages culpabilisants comme "J'espère que ce que tu as mangé aujourd'hui vaut vraiment la peine d'être gros sur la plage cet été" circulent et sont massivement relayés. Ces contenus, souvent portés par des influenceuses suivies par des milliers, voire des millions d'abonnés, véhiculent une image malsaine de la minceur et peuvent avoir un impact dévastateur, notamment sur les adolescentes.

La viralité de ces vidéos inquiète, d'autant plus que ce contenu est systématiquement réexposé par les algorithmes des réseaux sociaux. "Quand je scrollais sur TikTok, je suis tombée sur plein de vidéos qui parlaient de ça", témoigne une jeune fille interrogée à ce sujet. "J'ai regardé les vidéos et elles mettent en scène des filles dont la maigreur est à la limite de l'anorexie", dit un jeune. 

Louer la maigreur extrême favorise le développement de troubles du comportement alimentaire

Une adolescente sur dix souffrirait déjà de troubles alimentaires. Pourtant, ces vidéos exposent encore plus les jeunes à des standards corporels irréalistes allant jusqu'à frôler l'anorexie, renforçant ainsi des comportements dangereux. Face à l'inaction de TikTok, Vanessa Matz a décidé de porter plainte auprès de l'IBPT (Institut belge des services postaux et des télécommunications), qui transmettra cette plainte à la Commission européenne. 

Depuis 2022, un règlement européen oblige les plateformes numériques à protéger leurs utilisateurs contre les contenus préjudiciables. "Un règlement européen qui s'applique en Belgique et qui nous permet, à un moment donné, de dire stop à des contenus qui sont inappropriés", explique la ministre Vanessa Matz. Une mobilisation qui place la Belgique parmi les pays européens qui espèrent faire condamner TikTok pour son rôle dans la prolifération de ces vidéos.

Si TikTok était condamné à 6% de son chiffre d'affaires, ce serait une première en Europe

Toutefois, la bataille est loin d'être gagnée. Les défis juridiques restent considérables, les régulations ayant souvent du mal à suivre la vitesse d'évolution des plateformes numériques, souvent basées à l'étranger. "Il y a une grande difficulté à trouver des outils juridiques qui soient adaptés à la vitesse des plateformes, car le droit est beaucoup plus lent, et puis, elles viennent de l'étranger donc c'est plus difficile de trouver des leviers à leur encontre", souligne Alain Strowel, avocat et expert en droit du numérique à l'UCLouvain.

Si TikTok devait être reconnu coupable, l'amende pourrait atteindre 6% de son chiffre d'affaires annuel mondial, une sanction qui serait une première en Europe et pourrait servir de précédent.

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