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Le témoignage poignant des directeurs de prisons surpeuplées : « L’insécurité entre nos murs sera la vôtre dans quelques mois »

Par RTL info avec Michaël Menten
Pour la première fois, les directeurs de prison descendent dans la rue, dénonçant l’impasse d’un système carcéral au bord de l’explosion. Face à une surpopulation critique, ils brandissent un avertissement sans précédent au gouvernement.

Une mobilisation inédite a lieu ce jeudi dans toutes les provinces du Royaume : celle des directeurs de prison qui manifestent pour la première fois, là où les gardiens étaient jusqu’ici montés au créneau. Un mouvement général avec des actions dans toutes les provinces et un ultimatum posé au gouvernement De Wever.

Leur constat est alarmant : avec 13 156 détenus pour un peu plus de 11 000 places, la surpopulation carcérale frôle le point de rupture. 362 détenu(e)s sont obligés de dormir à même le sol sur un matelas. Ils lancent un signal fort, un SOS, assorti d’un ultimatum posé hier au gouvernement De Wever.

Des slogans écrits sur des matelas
Des slogans écrits sur des matelas - RTL info
Un cachot, où les détenus préfèrent s’enfermer pour éviter une trop grande promiscuité
Un cachot, où les détenus préfèrent s’enfermer pour éviter une trop grande promiscuité - RTL info

Deux détenus sortent lorsqu’un détenu entre

Les directeurs de prison affirment qu’ils sont dans l’impossibilité de travailler en conformité avec la loi et demandent des mesures à court terme « afin d’éviter une rupture du barrage ». Ils exigent donc la mise en place de quotas en deux phases : jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de détenus dormant à même le sol, deux personnes doivent être libérées pour chaque nouvel entrant. Ensuite, une fois cette situation résorbée, il faudrait adopter le principe d’un détenu sortant pour chaque détenu entrant. Les directeurs demandent aussi des moyens financiers calculés sur base du nombre réel de détenus et « pas sur un chiffre théorique qui ne correspond pas à la réalité ». Cela signifie que les moyens alloués devraient être calculés sur un nombre de 13.000 prisonniers au lieu de 11.000.

Dans une lettre publiée dans plusieurs médias, les directeurs de prison lancent aussi un avertissement : « Ignorer politiquement cet appel n’est plus une option. La ligne rouge a désormais été franchie. En l’absence de décisions, des actions seront inévitables. Nous n’en pouvons tout simplement plus. »

Comment va réagir la ministre de la Justice ? Annelies Verlinden s’exprimera sur le sujet cet après-midi à la Chambre. Un message très attendu.

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