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C’est accompagnée de son directeur que notre équipe entre dans la prison de Mons. Un homme désabusé et en colère face à la surpopulation et à l’état de délabrement du bâtiment qui date de 1867 et qui est prévu pour 301 détenus : « On est ce matin à 449 détenus et ce matin, j’ai 20 détenus qui dorment sur une paillasse », témoigne Michaël Dewitte.
Dans l’aile A se trouvent généralement les détenus qui travaillent. « Il faut se rendre compte que normalement, pour la taille d’une cellule, il ne devrait y avoir qu’un seul détenu. La plupart de nos cellules ont deux détenus et j’en ai 20 ou j’en ai trois. Donc deux sur un lit et un sur un matelas par terre », détaille le directeur.
Hakim nous montre son matelas, en piteux état, qu’il avait rangé dans un coin de sa cellule. « Je ne vous dis pas quand les personnes doivent aller au WC », se plaint-il. « À chaque fois, je dois me réveiller. Chaque fois, chaque nuit, il doit descendre pour aller aux toilettes. Je suis obligé de me reculer ou de laisser passer. Ou s’ils veulent aller dans le frigo, vous voyez bien que ce n’est pas possible d’aller dans le frigo. »
« Des conditions de travail et de vie inacceptables »
« D’office, ça peut être traumatisant pour ces personnes. Et d’office, ça va se répercuter sur nous. À chaque fois qu’on ouvre une porte, on ne sait pas les tensions qu’il peut y avoir à l’intérieur. Et à certains moments, ça éclate », explique Marc Elia, agent pénitentiaire.
Dans le quartier des femmes, qui est plus récent, c’est la même situation. Il y a actuellement 54 détenues pour 27 places. « C’est intenable, c’est insupportable, pour les détenus, pour le personnel, c’est dangereux, les conditions de travail et de vie ne sont pas acceptables », résume Michaël Dewitte.
Dans la cellule d’Apolline, elles sont également à trois. Et à nouveau, une personne dort par terre. « C’est difficile, on se marche dessus. En plus, on est 22h/24 ici, à trois, donc c’est compliqué. Même pour le repas, on ne peut même pas manger à table, donc c’est très petit. »
Le directeur de la prison de Mons, comme ses homologues de tout le pays, tire aujourd’hui plus qu’un signal d’alarme, il l’affirme : il faut agir au plus vite.


















