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Le personnel de l'université de Liège manifeste contre le gouvernement fédéral. Des étudiants, des chercheurs et surtout des professeurs qui critiquent notamment le projet de réforme de leurs pensions.
Des professeurs d'université qui manifestent en nombre, un rassemblement surprenant. Le problème qui fâche, c'est leur pension. Elle est très élevée. Un professeur ordinaire touche à la fin de sa carrière, environ 8 000 euros bruts par mois.
Le gouvernement Arizona, en recalculant les années d'ancienneté, en n'indexant pas les plus hautes tranches, veut ramener le montant à 5 000 euros bruts, soit 40 % en moins. Un employé de base, avec une carrière complète, touche lui 1 700 euros bruts par mois. Les professeurs estiment que leur pension confortable justifiée.
Une façon de "retenir à l'université" un personnel académique de haut niveau
"Si vous demandez au personnel universitaire de faire de longues années de doctorat, de post-doctorat, avec des emplois précaires, il faut quelque chose pour pouvoir les retenir à l'université", dit Christine Biquet, professeure de droit des obligations et des contrats à l’ULiège.
"C'est une compensation", estime Geoffrey Geuens, professeur de journalisme à l’ULiège. "Il faut rappeler qu'on ne devient pas professeur d'université à 30 ou à 35 ans. On passe une bonne partie de sa carrière d'abord comme assistant, membre du personnel scientifique, et on n'a pas du tout ces salaires-là", argue-t-il.
Il ne faudrait pas que, indirectement, ça appauvrisse le socle intellectuel de nos universités.
Pour les professeurs, s'attaquer à leur pension, c'est rendre leur métier moins attractif, et prendre le risque d'une perte qualitative de l'enseignement et de la recherche universitaire.
"On peut très facilement franchir les frontières pour aller en France, en Allemagne, aux États-Unis, au Canada, et donc il ne faudrait pas que, indirectement, ça appauvrisse le socle intellectuel de nos universités", raconte Geoffrey Grandjean, professeur de sciences politiques à l’Uliège.
Soutenus par les étudiants, les professeurs rappellent qu'ils n'ont ni épargne-pension, ni voiture de fonction. Dans une moindre mesure, le reste du personnel universitaire, chercheurs, administratifs, seraient eux aussi concernés par une diminution de leur pension. Ils ont tous promis de continuer à se battre.


















