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L'ambassadrice de Belgique auprès de l'OTAN, Ariadne Petridis, estime qu'il faut se méfier d'éventuelles attaques qui prendraient pour cible nos systèmes de transport, de communication, d'approvisionnement en carburant ou encore d'eau potable, et qu'il faut donc prendre des mesures pour mieux les protéger. À quoi pourrait-on être exposé et surtout, y sommes-nous vraiment préparés ?
Les centrales électriques, nucléaires, au gaz ou éoliennes, mais aussi les centres de distribution d'eau potable sont qualifiées d'infrastructures stratégiques. Autant de cibles potentielles pour des actes malveillants... qui ont déjà commencé : "Il y a du sabotage un peu partout. Les câbles sous mer, par exemple, si on coupe un certain nombre de câbles, ça pourrait également couper la distribution d'électricité. Donc, il y a plein de possibilités, en fait, vu notre dépendance", indique Marc Thys, lieutenant-général à la retraite.
Des câbles déployés sur des centaines de kilomètres dans les fonds des mers du Nord et Baltique. Sur cette carte, les réseaux électriques entre pays européens.

Sur celle-ci, les gazoducs, voies énergétiques entre la Russie et le Vieux Continent.

Les actes de sabotage se multiplient. Dernière en date, un câble électrique reliant la Finlande et l'Estonie est sectionné en décembre dernier. Ou encore le plus spectaculaire, l'explosion en 2022 des gazoducs Nord Stream. Mais la guerre est hybride et la menace est également cyber.
Espionnage des installations
"Ça pourrait prendre plusieurs formes. La première, ce serait l'espionnage. Tout simplement l'espionnage des installations en vue d'obtenir des informations sur des localisations d'installations, de points sensibles et d'autres choses. Ça pourrait être aussi des perturbations des communications".
Contactés, les producteurs d'eau et d'électricité belges se gardent bien de détailler le niveau de protection des infrastructures. Le groupe ENGIE nous transmet ce communiqué : "Sur base du niveau de risque, les mesures appropriées sont prises en concertation avec les autorités. Bien entendu, la première mesure de sécurité est de ne pas détailler ces mesures, ni leur timing".
En dire le moins possible pour tenter de faire face à des attaques de plus en plus sophistiquées. "Il y a un nombre illimité de méthodes qui sont possibles. Et deuxièmement, il est très difficile pour attribuer des actions pareilles. Et ainsi on peut semer le doute", explique Marc Thys.
Le doute pour fragiliser à terme la cohésion de nos sociétés selon l'objectif affiché du Kremlin et faire vaciller la démocratie.