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Le patron de bpost réagit au mouvement de grève initié par les différents syndicats et par une grande partie de ses employés. Les facteurs et factrices sont en colère face à la nouvelle organisation de bpost. Alors qu'aucun plan social n'est prévu, Chris Peeters indique que si le mouvement continue, il ne pourra plus le garantir.
Les facteurs et factrices ne décolèrent pas. À cause des changements d'organisation au sein de bpost, certains travailleurs sont en grève depuis quelques jours. Les centres de tri de bpost de Bruxelles, de Liège (Awans) et de Charleroi (Fleurus) sont d'ailleurs bloqués par des piquets de grève. Il ne reste dès lors que deux centres de tri à encore poursuivre leurs activités normalement, tous deux en Flandre (Gand et Anvers).
L'incompréhension de Chris Peeters
Alors que ce mouvement devrait encore durer jusqu'à ce jeudi, le patron de bpost, Chris Peeters, lui, est dans l'incompréhension. "C'est un plan dont on a longtemps discuté l'année passée, sur lequel on avait un accord en décembre. Maintenant, il est mis en œuvre partout, en Flandre, en Wallonie, partout. (...) Évidemment, le plan n'est pas parfait. Une fois qu'on est en train d'implémenter, on doit faire des corrections à gauche et à droite. Et ces corrections se font évidemment autour de l'implémentation", indique-t-il. "Ce qu'on voit dans les bureaux qui ne sont pas d'accord, ils ne sont déjà pas d'accord avant même qu'on ne la commence. Ils ne sont pas très clairs sur le pourquoi ils ne sont pas d'accord", poursuit Chris Peeters. En tout, ce sont 100.000 colis qui ont déjà été déviés chez des concurrents de bpost.
On a des gens qui sont en train de travailler, qui ont vraiment du volume à traiter
Bpost doit renforcer son activité de transport de colis, entre particuliers et entre entreprises, pour améliorer sa rentabilité. L’entreprise affichait un déficit au troisième trimestre de cette année. Il y a de moins en moins de lettres qui doivent être livrées par les postiers. Il y a plus de colis, certes, qu'auparavant, mais ça ne comble pas les pertes financières. Et rajouter à cela, l'année dernière, la perte de la concession bpost pour la livraison de la presse écrite, le constat est clair. "On a des clients qui sont mécontents, qui vont chez les concurrents. On a des gens qui sont en train de travailler, qui ont vraiment du volume à traiter.", déclare le patron de bpost.
Ce mercredi matin, des huissiers se sont présentés devant le centre de tri de Neder-Overenbeek, où nous étions ce matin. Ce qui a provoqué la colère des syndicats.Chris Peeters se justifie quant à cette décision. "On prend en otage les gens qui ont la volonté de travailler à base des blocages. On espère qu'ils vont s'arrêter bientôt, mais s'ils ne s'arrêtent pas et que cela perdure dans le temps, cela va vraiment nuire à l'entreprise. Les gens sont en train de perdre le contact avec la réalité. Les piquets bloquants sont interdits."
Une grande perte
Alors que jusqu'ici, l'accord ne prévoyait aucun plan social, Chris Peeters n'est plus en mesure de le garantir si ce mouvement continue. "On avait un plan de futur qui a été discuté avec les partenaires sociaux. On voit aussi que tous les employés qui m'adressent la parole à l'instant disent qu'ils croient en ce plan-là. C'est un plan où on ne retrouve pas de plan social dans son exécution. Malheureusement, l'impact du mouvement de grève rien qu'aujourd'hui équivaut à 1.000 emplois. Si on continue comme ça, garantir qu'il n'y aura pas de plan social, c'est de moins en mois possible."
Une prochaine réunion entre les syndicats et la direction pourrait intervenir vendredi, au minimum, puisque jeudi, c'est journée de manifestation nationale.