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"Steak végétal", "jambon végétarien" ou "escalope vegan": en France, c'est désormais interdit, quid de la Belgique?

Si vous n'aimez ni le poisson ni la viande ou que vous êtes tout simplement contre, il est possible d'en manger des végétariens. On parle alors de steaks végétaux ou de saucisses végétales par exemple. Des termes désormais interdits en France, un décret vient de tomber. Il interdit aux produits à base de protéines végétales de prendre des appellations d'origine animale. Qu'en est-il chez nous? 

Burger, escalope, ou encore saucisse... Ces produits existent aussi de manière végétale. Mais vont-ils bientôt devoir changer de nom pour faire disparaître la référence à la viande? Eh bien, chez nous, contrairement à nos voisins français, on n'y est pas encore! 

Pourtant, c'est la volonté de nombreux bouchers: "Oui je trouve ça tout à fait normal de l'imposer. Encore une fois, chacun son secteur. Nous on fait du steak avec de la viande de boeuf locale, eux du steak avec du soja", nous explique Nicolas Debry, boucher. 

Des discussions ont déjà eu lieu en 2022. Sans succès. L'argument du secteur de la viande c'était une meilleure information du client: "Parce qu'au final, le client est perdu. Saucisse végétarienne, steak végétal, c'est dans le rayon comme si c'était de la viande et celui qui ne fait pas attention, il est vite pris", ajoute-t-il

Je pense qu'un consommateur, du moment qu'il est capable de lire 'burger', il est capable de lire 'vegan', 'végétarien'

Un non-sens pour Federica, gérante d'une société de produits vegans: "Moi je suis vegan, je vais au supermarché et ça m'arrive de voir de la salade de viande, pourtant il n'y a pas de légumes, et je ne me suis jamais trompée en l'achetant"

Pour elle, ce changement de nom serait prendre les clients pour des imbéciles. Mais surtout, cela serait ridicule: "Imaginons un burger vegan, on devrait l'appeler 'un disque'. C'est là que le consommateur peut se dire 'mais, qu'est ce que je suis en train d'acheter?' Je pense qu'un consommateur est capable de lire du moment qu'il est capable de lire 'burger', il est capable de lire 'vegan', 'végétarien'", explique-t-elle. 

L'Europe risque de suivre les pas de la France comme pour le lait végétal 

Pourtant avec cette décision de la France, l'Europe risque de suivre, comme elle l'a fait pour le lait en 2017. Les marques de laits végétaux avaient dû changer de nom en s'appelant par exemple "boisson". Et là, c'est la Belgique qui a été précurseur.

"Il y a 15 ans, il y a tout de suite eu des discussions de la part de certains lobbys du lait, pendant plusieurs années ce lait d'amande a été toléré. Aussi longtemps que ça restait des petits marchés. Mais aujourd'hui, on se rend compte que ça devient des marchés à part entière, le lait végétal devient un réel marché et là il faut aider le consommateur à comprendre car ce n'est pas du lait", détaille Pierre-Alexandre Billiet, spécialiste de la grande distribution. 

Aujourd'hui, les alternatives végétariennes et vegans représentent 15 à 20% du marché de la viande. 

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