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Un enfant sur six vit dans la pauvreté en Belgique: "Sans les allocations familiales, il y en aurait 50% en plus", selon l'UNICEF

En tout, 69 millions d'enfants vivent dans la pauvreté dans les 40 pays les plus riches du monde, dont la Belgique. Et dans certains pays européens, la situation se dégrade de plus en plus, comme en France et en Angleterre.

En Belgique, 15% des enfants vivent dans la pauvreté, si on prend en compte les revenus. Ce chiffre est en baisse. "C'est une bonne nouvelle parce que comparativement à d'autres pays riches comme la France, la Belgique a pu baisser le taux de pauvreté des enfants de 17% depuis 2012", commente Maud Dominicy, responsable des droits de l'enfants à l'UNICEF pour RTL info 13h. "C'est une bonne nouvelle qu'il faut nuancer puisqu'il y a plusieurs manières de mesurer la pauvreté des enfants: d'abord monétaire, avec les revenus mais on mesure aussi les déprivations."


Par exemple, toujours en Belgique, un enfant sur cinq est mal logé, et "un enfant sur dix est pauvre de manière durable". "Tout cela a des conséquences dramatiques sur leur développement et sur leur santé sur le long terme", poursuit Maud Dominicy. "Pour un enfant, ça a beaucoup d'impacts puisqu'il est en pleine construction…" 


Comment agir en Belgique pour réduire au maximum ces tristes données et faire évoluer les choses dans le bon sens? "Il faut d'abord avec une attention particulière sur les personnes à risques, sur les familles à risques comme les familles monoparentales et qui courent énormément de risques de tomber dans la pauvreté", alerte la responsable des droits de l'enfants à l'UNICEF en Belgique.

Cette dernière souligne également l'importance d'un "revenu décent" pour l'éducation de l'enfant – "pour qu'ils puissent vivre au-dessus du seuil de pauvreté" -, mais également la gratuité de certains services pour ces enfants et finalement la protection sociale – "il est vraiment important de renforcer les allocations familiales, parce que s'il n'y en avait pas en Belgique, il y aurait 50% d'enfants pauvre en plus".

Ce que dit ce rapport

La pauvreté infantile liée aux revenus en Belgique était en moyenne de 14,9% entre 2019 et 2021, selon le rapport du bureau mondial de recherche et de la prospective Innocenti de l'Unicef publié mercredi. En 2020, 18,3% des enfants vivaient dans un logement insalubre.

Dans ce "Bilan 18: la pauvreté infantile au milieu de la richesse", basé sur les données 2019-2021 des pays de l'OCDE et de l'Union Européenne, le plat pays se classe à la 12e place.

Le rapport constate que les enfants vivant dans des ménages monoparentaux en Belgique ont presque cinq fois plus de risques d'être pauvres que ceux vivants avec deux parents.

Les enfants en situation de handicap et issus de minorités sont également davantage concernés par la problématique. "Pour la plupart des enfants, cela signifie qu'ils risquent de grandir sans une alimentation nutritive suffisante, sans vêtements, sans fournitures scolaires ou sans un endroit chaleureux où se sentir chez eux", a déclaré Bo Viktor Nylund, directeur du bureau Innocenti de l'Unicef.

Cette pauvreté sur le long terme n'est pas sans conséquences sur leur développement, scolarité, santé physique et mentale, avenir professionnel et espérance de vie.  

Comment réduire les inégalités?

En 2021, la protection sociale a permis une réduction de la pauvreté des enfants belges de 53%, par rapport à un scénario hypothétique sans une telle sécurité. Pour réduire les inégalités, le rapport appelle donc à la développer (y compris les allocations familiales), à s'assurer de l'accès de tous à des services de base tels que la garde et l'éducation gratuite. Mais aussi à créer des possibilités d'emploi avec un salaire adéquat et des politiques favorables à la famille, telles que le congé parental rémunéré, et enfin, à prendre des mesures adaptées aux besoins spécifiques des minorités et des familles monoparentales.

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Commentaires

2 commentaires

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  • vos commentaires sont à vomir..!

    Gérard G
  • C'est ça, donnons encore plus d'argent de poche à ceux qui se reproduisent le plus... Au contraire, ce qu'il faut c'est supprimer les allocations et financer à la place les services comme la crèche, l'enseignement, les soins aux enfants, etc. Et rajouter des cours de parentalité durant le secondaire. Que ceux qui font des enfants les assument, mais que l'état s'assure de fournir à chaque enfant le suivi et l'enseignement nécessaire pour les intégrer.

    Thierry Frayer
     Répondre