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Ils sont étudiants, dans la vingtaine, et se revendiquent comme étant des antifascistes. Pierre et Sabine sont ce que l’on appelle des antifas solitaires. Ils n’appartiennent pas à un groupe spécifique, mais se greffent à des actions spontanées. Ils étaient tous les deux présents à l’hôtel Hilton ce mardi.
« Ils ont dit qu’ils allaient improviser une assemblée générale avec toutes les personnes qui étaient là pour essayer de savoir où on allait ensuite », raconte Pierre. « Il y a des gens qui ont dit : « Venez, on va au Hilton », puisque c’est un beau symbole d’un hôtel de riches. Je ne veux pas dire qu’il faut aller casser la gueule aux bourgeois, mais c’est plus le statut de bourgeois, le statut de policier qui est un problème selon moi ».


Une démarche qu’ils jugent nécessaire. Selon eux, les débordements au Hilton ou encore à l’Office des étrangers ne sont qu’une réponse à l’intervention de la police. Pierre et Sabine sont unanimes : ils ne se considèrent pas comme des casseurs. « La réponse de la police est disproportionnée et c’est un abus de pouvoir qui, pour moi, est choquant, explique Sabine. « Forcément, ça va crescendo et au final, ça ne se passe pas bien. C’est ce que je ressens, c’est un peu de la fierté de venir faire entendre ma voix, mais en même temps, je suis un peu frustrée de devoir en arriver là. »
« Il faut savoir faire des trucs qui dépassent un petit peu ce qui est autorisé pour marquer les choses et faire passer un message », estime Pierre.
Un mouvement d’extrême gauche
À l’origine, le mouvement antifasciste est composé de plusieurs groupes informels d’extrême gauche. Impossible de déterminer leur nombre exact dans la foule hier. Mais certains de leurs signes distinctifs, comme un drapeau rouge et noir, étaient bien visibles.

Le visage dissimulé par des cagoules ou des masques, ils attendent généralement la fin des manifestations pour mener leur action avec une organisation bien spécifique. « On peut par exemple, avoir toute une partie de ces groupes qui utilisent une tactique de ce qu’on appelle les black blocs, explique Isabelle Marchal, assistante en criminologie à l’Université de Liège. Ils sont identifiables par leurs vêtements tout en noir et par leur comportement, justement, de cette culture anti-flics, etc. »
Leur force consiste à se fondre dans la foule, ce qui rend leur identification très difficile. Le parquet de Bruxelles confirme au total 5 arrestations judiciaires.


















