Accueil Actu Belgique

Surpopulation carcérale en Belgique : les syndicats saluent l’annonce de la création d’une commission spécialisée

Par Rédaction avec Belga
Le syndicat ACOD salue la création d’une commission chargée de proposer des solutions à la surpopulation carcérale. Si la mesure est vue comme essentielle pour une réforme durable, elle ne règlera pas le problème à court terme, selon le syndicat.

Le syndicat socialiste ACOD (pendant flamand de la CGSP) a accueilli favorablement l’annonce faite par la ministre de la Justice, Annelies Verlinden, de la création d’une commission chargée de formuler des solutions structurelles à la surpopulation carcérale. « C’est un élément essentiel d’une solution durable », a commenté lundi le délégué syndical Robby De Kaey.

La ministre Verlinden a annoncé dans la matinée qu’une commission spécialisée avait été mise en place pour se pencher sur la problématique de la surpopulation carcérale. Composée de magistrats, d’avocats, de représentants de l’administration et d’experts académiques, elle doit à terme élaborer un plan apportant des solutions au phénomène actuel et des pistes pour le prévenir. Bien qu’il ne fasse pas partie de la commission, le syndicat a réagi positivement à la proposition. « Il est nécessaire d’examiner la structure de manière critique. C’est pourquoi il est essentiel de mener cet exercice », a déclaré M. De Kaey. « Cela dit, ce n’est pas une solution à court terme. » Le rapport définitif reprenant des recommandations concrètes est attendu pour septembre 2028 au plus tard.

Il y a exactement un mois, le 18 juillet, la Chambre a adopté la loi d’urgence qui vise à réduire la surpopulation carcérale. « Cette loi a les apparences d’une solution provisoire », selon Robby De Kaey. En vertu de celle-ci, les condamnés à une peine d’emprisonnement allant jusqu’à trois ans peuvent bénéficier d’une libération anticipée après avoir purgé un tiers de leur peine. En outre, le régime du congé pénitentiaire prolongé, instauré par le précédent ministre de la Justice Paul Van Tigchelt, a été abandonné. D’après M. De Kaey, cette loi ne vise pas à résoudre la surpopulation carcérale, mais plutôt à réduire l’arriéré de peines en attente d’exécution. « Les personnes condamnées à trois ans de prison ou moins sont désormais progressivement appelées à exécuter leur peine. Pour s’attaquer à la surpopulation, il faut d’autres mesures », a estimé le représentant syndical.

De son côté, la porte-parole de l’administration pénitentiaire, Kathleen Van De Vijver, s’est montrée prudemment optimiste face à la loi d’urgence, alors que la situation dans les prisons est « critique et nécessite une attention urgente ». À court terme, il s’agira d’un instrument important qui permettra de créer l’espace nécessaire pour stabiliser la situation. Toutefois, selon l’administration pénitentiaire, un débat fondamental doit être mené sur les personnes que nous punissons et celles que nous voulons emprisonner, ainsi que sur la durée de leur détention. Pour ce faire, elle souhaite notamment se concentrer sur le renforcement de la sécurité, la collaboration avec des partenaires externes mais aussi s’attaquer à la pénurie de personnel et au manque de moyens.

Le syndicat ACOD demande par ailleurs à la commission de lui transmettre régulièrement des informations sur l’avancement de ses travaux. « Chacun son rôle, prévenez-nous simplement à temps », a déclaré M. De Kaey. « Si cela ne suffit pas, nous ne manquerons pas de le dire. »

Contrairement au syndicat, l’administration pénitentiaire sera représentée lors de cette commission par des membres délégués, qui fourniront un cadre et veilleront au bon déroulement des opérations. « Il existe également un groupe de réflexion afin de générer des idées et de remonter autant que possible des informations provenant du terrain », souligne Mme Van De Vijver.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus