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Les trois-quarts des « freelances », c’est-à-dire des indépendants, sont d’anciens salariés restés dans leur secteur d’activité mais qui ont changé de statut pour des raisons de « choix de vie ». C’est ce qu’il ressort de la nouvelle enquête d’UCM sur cette catégorie de travailleurs publiée jeudi. Parmi les raisons invoquées pour justifier ce basculement : l’autonomie, la flexibilité du statut et l’espoir de meilleurs revenus.
Les freelances sont des indépendants qui fournissent des services aux entreprises, sur base de contrats temporaires. Selon l’enquête, 75 % sont âgés de plus de 45 ans, avec un haut niveau de diplôme (près de 55 % ont un master ou plus) et 95 % des 230 répondants (qu’ils viennent de Bruxelles ou de Wallonie) sont actuellement freelances à titre principal, avec une ancienneté souvent supérieure à 5 ans (77 % des cas). A 75 %, il s’agit d’hommes. En outre, 72 % des sondés étaient des salariés dans un secteur similaire à leur activité avant de devenir freelance.
Ils choisissent particulièrement cette voie pour le sentiment de se sentir compétents (69 %), l’autonomie dans la méthode de travail (64 %), la flexibilité dans les horaires de travail et les lieux (56 %), et la perspective d’obtenir de meilleurs revenus (34 % des répondants). Viennent ensuite le fait de ne pas avoir de hiérarchie ou la variété des missions, énumère UCM.
La majorité des freelances travaille pour 1 à 5 clients différents par an, et le plus souvent des sociétés de plus de 50 employés. Pour 80 % des répondants, les missions durent généralement plus de 10 semaines. Les indépendants décrochent surtout des contrats dans leur réseau personnel (proches, amis, relations d’affaires) et auprès d’anciens clients.
La pression sur les prix et la santé mentale sont des préoccupations
Deux tiers des indépendants (66 %) se disent inquiets de devoir rechercher de nouvelles missions, tandis que 47 % ne sont pas rassurés par les charges sociales et fiscales qui pèsent sur leur activité. La pression sur les prix, et la santé mentale sont les autres préoccupations de ces travailleurs « libres ».
Mais cette prise de risque est payante pour une majorité d’entrepreneurs solos, puisque plus de la moitié d’entre eux (58 %) estime avoir un bon revenu. Deux tiers (65 %) désirent d’ailleurs poursuivre leur activité en gardant leur statut. « Selon notre partenaire Graydon, le nombre de freelances augmente d’ailleurs chaque année en Belgique d’environ 5 % », note UCM.
« La progression constante du nombre de freelances, leur taux de satisfaction et le fait qu’ils travaillent majoritairement dans le même secteur qui était le leur quand ils étaient salariés, démontrent que le statut de salarié est de moins en moins en phase avec les aspirations des travailleurs », analyse Clément Poulain, conseiller au service d’études UCM. « Parmi les besoins de ces freelances : que l’on puisse centraliser les offres de mission des entreprises, un peu comme il existe des bases de données d’offres d’emploi pour les salariés. »



















