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"Combien de victimes?": les Australiennes manifestent contre les violences sexuelles

Des femmes ont manifesté lundi dans des dizaines de localités australiennes dans le cadre d'une vaste campagne pour dénoncer les violences sexuelles et revendiquer l'égalité entre les sexes, au moment où des accusations de viol plombent le gouvernement conservateur.

Un des principaux rassemblements de la campagne #March4Justice ("Marche pour la justice") a eu lieu à Canberra, la capitale fédérale, près du Parlement australien, institution qui a ces dernières semaines été ébranlée par des accusations d'agression sexuelle.

De nombreuses voix dénoncent de longue date la culture sexiste de la classe politique australienne.

"Vous n'entendez pas!", "Combien de victimes connaissez-vous?", "Je LA crois", pouvait-on lire sur des pancartes portées par les manifestants, pour beaucoup habillés de noir.

Kathryn Jamieson, venue spécialement de Melbourne pour défiler, a dit qu'elle "enrageait".

"Je voulais être au coeur de la contestation, j'en ai plus qu'assez", a-t-elle confié à l'AFP. "Il faut que les choses changent. Que les femmes ne soient pas crues me rend malade."

Deux retentissantes affaires impliquant deux ministres ont éclaté ces dernières semaines, fragilisant la position du gouvernement de centre-droit.

Il y a d'abord eu les accusations d'une ancienne employée du gouvernement, Brittany Higgins, qui a affirmé le mois dernier avoir été violée en 2019 par un collègue dans le bureau au Parlement de Linda Reynolds, qui était à l'époque ministre de l'Industrie de défense et est devenue depuis ministre de la Défense.

Et début mars, l'"Attorney general" Christian Porter, qui est le principal conseiller juridique du gouvernement, a révélé qu'il était le ministre accusé d'avoir violé en 1988 une adolescente de 16 ans avec qui il étudiait. Cette dernière est décédée l'année dernière.

Lundi, M. Porter, qui avait vigoureusement rejeté ces allégations, a engagé des poursuites en diffamation contre la chaîne publique ABC, la première à avoir fait état de ces accusations.

La chaîne n'avait pas dévoilé l'identité du ministre mis en cause. Mais M. Porter estime qu'il était "facilement identifiable", et a dénoncé un "procès médiatique".

Des médias affirment par ailleurs que des femmes appartenant à l'opposition travailliste ont créé ces derniers jours une page Facebook détaillant d'autres accusations d'agressions sexuelles visant des hommes politiques.

De son côté, le gouvernement a ordonné une enquête indépendante sur la culture de travail au sein du Parlement.

Mais de nombreuses voix demandent un changement profond, non seulement au sein de la classe politique, mais plus largement dans l'ensemble du pays.

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