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Des semaines de cours de 4 jours, une option réaliste ? « On commencera plus tôt, on terminera plus tard... »

Par Arnaud Toussaint et Audrey Michotte
Supprimer un jour de cours est-il envisageable en Fédération Wallonie-Bruxelles ? Peut-on, comme dans une école d’Anderlecht, allonger les autres journées de cours ? Est-ce souhaitable pour les enfants et leurs parents ?

En Fédération Wallonie-Bruxelles, supprimer un jour de cours n’est pas envisageable. Prenons une semaine classique : elle comporte 28 périodes. Pour supprimer un jour, il faudrait répartir les leçons du mercredi sur les autres jours. Cela réduirait le temps de midi, passant d’une heure à seulement 20 minutes.

C’est bien trop peu pour la Fédération Wallonie-Bruxelles : la législation ne le permet pas, exigeant un minimum d’une heure de pause. Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement obligatoire en Fédération Wallonie-Bruxelles, explique : « Nous connaissons bien sûr une pénurie d’enseignants, mais elle n’est pas de nature à encourager des mesures aussi radicales que celles qui ont été prises».

Radicales, et aussi illégales. En effet, elles ne favorisent pas le bien-être de l’enfant, pourtant une priorité. « Je dirais qu’on accorde vraiment une grande attention au bien-être des élèves, car nous sommes, je pense, un système éducatif quelque peu pionnier depuis le Pacte d’excellence, qui a mis les enjeux de climat et de bien-être au cœur des préoccupations de l’école », souligne Ariane Baye, chercheuse en sciences de l’éducation à l’ULiège.

Supprimer un jour de cours bouleverserait donc l’ensemble de la société. « On va commencer plus tôt, terminer plus tard les autres jours de la semaine, avec aussi des impacts pour les parents : cela signifie conduire son enfant plus tôt et le reprendre plus tard », ajoute Valérie Glatigny.

En France, certaines écoles appliquent déjà la semaine de quatre jours. La mesure y existe même depuis les années 1990, mais ne convainc pas les spécialistes. « Ils s’inquiètent et alertent d’ailleurs le ministère de l’Éducation nationale à ce sujet, car ils sont très attentifs à la qualité de la concentration. Le cerveau, pour apprendre, aime les routines, la régularité, pas les modifications perpétuelles », précise Ariane Baye.

Le mercredi serait d’ailleurs, selon certains spécialistes, la journée la plus productive : plus courte, avec des élèves plus concentrés.

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