Accueil Actu

Effervescence aux frontières américaines avec la fin des restrictions pour les vaccinés

Des applaudissements, quelques larmes, de longues étreintes: après 20 mois d'attente, les voyageurs entièrement vaccinés contre le Covid-19 ont fêté lundi la réouverture des frontières des Etats-Unis aux habitants d'une trentaine de pays, dont la France, à leur arrivée dans les aéroports américains.

"On a été pénalisés et j'ai raté beaucoup de choses, j'ai raté la naissance d'une de mes petites-filles", témoigne Laurence Tesson à son arrivée à l'aéroport de Los Angeles.

Originaire du nord de la France, elle s'est précipitée en Californie dès la levée des restrictions pour retrouver ses deux fils installés avec leurs familles aux Etats-Unis.

Le "travel ban" imposé aux voyageurs notamment du Mexique, du Canada et d'Europe par l'ex-président américain Donald Trump début 2020, puis confirmé par son successeur Joe Biden, a séparé amis et familles, perturbé les relations d'affaires et contrarié les projets personnels, devenant emblématique des bouleversements provoqués par la pandémie.

"Ça fait un an et demi, même plus, qu'on attendait ça et franchement c'était difficile tout ce temps-là d'être si loin les uns des autres", souligne Bertille Baron. Cette habitante de la capitale Washington, dont les parents sont venus de Normandie pour la voir, confie que "c'est un réel soulagement".

A l'aéroport de New York, ces retrouvailles après 20 mois sont l'occasion de longues étreintes chargées d'émotion dans la zone d'arrivée décorée de ballons bleus, blancs et rouges.

"J'ai tellement de mal à y croire. Deux ans et demi!", s'exclame Alison Henry en embrassant, les larmes aux yeux, son grand fils Liam.

D'autres ont fait le voyage pour des raisons professionnelles, tel Paul qui travaille pour une entreprise américaine et qui est venu de Paris en espérant "retisser des liens" après une longue période de télétravail jalonnée de visioconférences.

- Impatience -

Dans la ville frontalière de Tijuana, au Mexique, Isabel Gonzalez, 63 ans, attendait depuis 20 mois de voir ses petits-enfants qui habitent à San Diego, à 25 minutes seulement de la frontière.

"C'était la première fois que je passais autant de temps éloignée d'eux mais maintenant, on va manger de la pizza et aller chez McDonald's. Maintenant, ils vont m'emmener à Disney", explique-t-elle à l'AFP en riant avant de traverser à pied le poste-frontière de San Ysidro.

De l'autre côté du pays, à la frontière canadienne, les automobilistes se sont rués au poste du pont des Mille-Iles, en Ontario.

"Ça fait deux ans qu'on n'est pas allés en Floride, on ne voulait pas attendre une journée de plus!", lance à l'AFP Daniel Francoeur, au volant de son SUV. Comme de nombreux autres "snowbirds", ces retraités fuyant le rigoureux hiver canadien pour la douceur du "Sunshine State", il a patienté plusieurs heures avant de pouvoir traverser.

Donald Trump avait imposé dès février 2020 des restrictions aux voyages en provenance de Chine, étendues le 13 mars aux pays européens de l'espace Schengen et quelques jours après à la Grande-Bretagne et l'Irlande, tandis que les frontières terrestres avec le Mexique et le Canada étaient en très grande partie fermées.

- Augmentation des vols -

Beaucoup de familles des deux côtés de l'Atlantique attendaient ces retrouvailles avec fébrilité. Il était certes possible d'aller des Etats-Unis vers l'Europe depuis l'été dernier, mais les étrangers installés sur le sol américain et détenteurs de certains visas n'avaient aucune garantie de pouvoir retourner dans leur pays de résidence.

Pour les compagnies aériennes, qui ont augmenté le nombre de vols transatlantiques, cette levée des restrictions est une vraie bouffée d'oxygène, mais la hausse attendue des liaisons restera loin des niveaux pré-pandémie, selon les experts du secteur.

Plus d'une trentaine de pays sont concernés par la levée des restrictions d'entrée pour les voyageurs "non essentiels", mais ces derniers resteront sous surveillance.

Pour ceux arrivant par les airs, les Etats-Unis demandent une preuve de vaccination, un test dans les trois jours avant le départ et la mise en place par les compagnies aériennes d'un système de suivi des contacts.

Pour la voie terrestre, elle se fera en deux temps.

Dès lundi, peuvent traverser les personnes venant pour des raisons familiales ou touristiques, à condition d'être vaccinées. Les personnes venant pour motifs impérieux -- comme les chauffeurs routiers -- en seront dispensées.

A partir de janvier, l'obligation vaccinale vaudra pour tous les visiteurs, quel que soit leur motif d'entrée.

Les autorités sanitaires américaines acceptent tous les vaccins approuvés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) -- AstraZeneca, Johnson & Johnson, Moderna, Pfizer/BioNTech, l'indien Covaxin et les chinois Sinopharm et Sinovac.

À lire aussi

Sélectionné pour vous