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La pénurie actuelle d'infirmiers est "inquiétante": "Le constat est terrible, des milliers de lits sont fermés"

Catherine Fonck était l’invitée du Bel RTL Matin ce mercredi. La cheffe de groupe des Engagés à la Chambre a répondu aux questions d’Antonio Solimando. 

Pour elle, il y a une "urgence vitale pour la qualité des soins aux patients" en raison de la pénurie d’infirmiers. Inquiète, Catherine Fonck plaide pour la mise en œuvre prioritaire d’un plan d’attractivité pour lutter contre la fuite des blouses blanches. Il s’agit d’un enjeu crucial à prendre en considération rapidement. 

Chaque jour dans la presse, on dénonce une pénurie médicale supplémentaire. Les généralistes, les orthodontistes. Et ce matin, vous nous dites que le pire, ce sont les infirmiers. Pour le coup, on ne fait rien. 

"Je ne dis pas que l’on ne fait rien mais c’est largement insuffisant par rapport à la gravité de la situation. On a la chance en Belgique d’avoir des soins de santé très performants et c’est tant mieux mais on a aussi des faiblesses. Et aujourd’hui, il y a une priorité absolue d’abord et avant tout pour les patients, c’est clairement d’avoir un plan d’attractivité pour les infirmiers  mais aussi pour toute une autre série de métiers des soins, comme par exemple aux technologues en radiothérapie pour les patients qui ont un cancer. Si c’est une priorité, c’est parce que le constat est terrible. On a des milliers de lits qui sont fermés. On a une situation au niveau du domicile et des maisons de repos qui n’est pas plus simple. On a donc des reports de soins et surtout on voit qu’il y a une fuite du métier, par exemple de la part des infirmiers des hôpitaux avec un départ parfois après une dizaine d’années. Si on ne fait rien, on va perdre en qualité des soins, en reports des soins."

Cela fait des années qu’on le dit. Soyons concrets, qu’est-ce que l’on fait exactement dan svotre plan à vous, si vous étiez ministre de la santé ? 

"Un plan d’attractivité et de revalorisation des métiers du soin. Cela passe par les niveaux de salaires, par des normes d’encadrement, on a aujourd’hui par infirmier en Belgique un  nombre de patients plus élevé à prendre en charge que partout ailleurs en Europe. Ce qui veut dire évidemment que la pression augmente, que les gens n’ont plus le temps. 70% des infirmiers n’ont pas du temps."

La nuit, en moyenne, il faut s’occuper de 18 patients…

"18 patients la nuit, c’est énorme. 9,4 la journée par rapport à 8 au niveau européen."  

Selon Catherine Fonck, la situation s'aggrave. Elle espère dès lors que les ministres de la santé vont prendre des mesures rapidement pour pouvoir attirer plus de candidats dans les écoles d'infirmiers et motiver ceux qui exercent déjà ce métier. 

L'interview de la cheffe de groupe en intégralité: 

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