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Les chats à tête plate, qui ont la taille d’un chat domestique, figurent parmi les espèces de félins sauvages les plus rares et les plus menacées dans le monde. Cette espèce vivant en Asie du Sud-Est est considérée comme étant en danger en raison de la perte de son habitat naturel.
Mais une étude écologique entamée en 2024 a permis, en recourant à des caméras pièges, de faire 29 observations dans le Sanctuaire de la faune sauvage de la princesse Sirindhorn, dans le sud du pays, selon le Département thaïlandais des parcs nationaux, de la faune et de la flore sauvages et l’organisation Panthera, qui se consacre à la préservation des félins sauvages.
Entre enthousiasme et inquiétude
« Cette redécouverte est à la fois enthousiasmante et préoccupante », a déclaré Kaset Sutasha, vétérinaire et chercheur à l’Université de Kasetsart, soulignant que la fragmentation de l’habitat de cette espèce l’a rendue de plus en plus « isolée ».
Il n’a pas été possible de déterminer pour l’instant à quel nombre d’individus correspondent ces observations, car cette espèce ne possède pas de signes distinctifs, ce qui rend difficile le comptage. Cependant, les observations de chats à tête plate suggèrent une concentration relativement élevée, a déclaré Rattapan Pattanarangsan, responsable du programme de préservation de Panthera.
Les images montrent une femelle et son petit, un signe rare et encourageant pour cette espèce qui ne donne généralement naissance qu’à un seul chaton à la fois.
Un milieu de vie difficile d’accès
Nocturne et discret, le chat à tête plate vit généralement dans les écosystèmes humides comme les tourbières et les mangroves, des milieux extrêmement difficiles d’accès pour les chercheurs, a souligné M. Rattapan.
L’Union internationale pour la conservation de la nature estime qu’environ 2.500 chats à tête plate subsistent dans le monde.
En Thaïlande, l’espèce a été considérée comme « probablement éteinte ». Les forêts marécageuses thaïlandaises ont été fortement fragmentées pour les besoins de l’agriculture, a souligné M. Kaset, qui n’a pas participé à l’étude mais qui étudie les félins sauvages depuis des années. Ces félins sont également menacés par des maladies transmises par des animaux domestiques.
Bien que cette découverte soit porteuse d’espoir, elle ne constitue qu’un « point de départ » pour les efforts de préservation qu’il faudra déployer, a-t-il ajouté. « La suite est le plus important : comment leur permettre de coexister avec nous d’une manière durable, sans être menacés », a souligné M. Kaset.
















