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Le Salon de l’Auto ouvre ses portes à Bruxelles ce samedi. Les constructeurs européens dévoilent leurs nouveaux modèles. Face à ceux de plus en plus technologiques et modernes, il y en a qui sont inspirés d’anciens modèles. La mythique Renault 5 fait son retour. Et ce n’est pas la seule firme à miser sur ces voitures néo-rétros. Quelle est la stratégie derrière ?
Alors que le Salon de l'Auto ouvre ses portes ce samedi à Bruxelles, la mythique Renault 5 fait son grand retour. Un modèle qui détonne par sa couleur jaune, qui intrigue par son petit gabarit avec un look moderne, en version électrique. Elle attire l’œil... Et beaucoup la reconnaissent d'ailleurs.
Ses couleurs vives, sa forme rectangulaire. La Renault 5 est une voiture iconique des années 70 et 80. Elle s'est vendue à presque 9 millions d’exemplaires entre 1972 et 1993. Mais son nouveau modèle aura-t-il le même destin? C’est le pari que fait le groupe français Renault.
"Elle rappelle bien évidemment sa devancière qui était la Renault 5 des années 70. Cette voiture est fabriquée 100% en Europe, même en France, y compris la batterie et le moteur. Donc c'est une voiture 100% européenne", développe Karl Scruybroek, porte-parole de Renault.
La nouvelle 5 va accompagner une nouvelle transition
Une voiture citadine vendue à 25 000 euros pour une autonomie de 300 km. "À l'époque, dans les années 70, c'est une voiture qu'on avait sortie après la crise pétrolière. Elle a accompagné une transition vers une économie d'énergie. Là, la nouvelle 5 va accompagner une nouvelle transition : celle de la mobilité électrique. Et elle se veut accessible et abordable comme l'était la Renault 5", poursuit le porte-parole de Renault.
Et ce n’est pas le seul constructeur à réinterpréter ses vieux modèles. Mini, Fiat 500, Coccinelle : des voitures iconiques remises au goût du jour. Les marques veulent avant tout miser sur la nostalgie. C’est ce qui a convaincu Hervé d'acheter, il y a 3 ans, une Fiat 500 Abarth. "La nouvelle version ressemble aussi un petit peu à un pot de yaourt. On retrouve quand même pas mal d'éléments de l'ancienne", reconnaît Hervé.
Ses formes, sa conduite, son bruit... Tout cela lui évoque une époque passée. "J'adore la conduire, ça me rend très heureux en tant que passionné et amateur", glisse-t-il.
Hervé est un passionné de voitures anciennes. Dans son garage, il possède un modèle d’exception des années 70. "Une Alpine A110 qui date de 1971. C'est l'Alpine originelle." Une voiture qu'il a acquise il y a 6 mois et qu'il utilise aujourd'hui régulièrement.
Miser sur la nostalgie
Mais pourrait-il pour autant se laisser tenter par le nouveau modèle... en version électrique? Pas sûr. "Je suis un peu circonspect pour les questions d'autonomie et de plaisir de conduite. Dans le sens où, pour moi, il y a le bruit, l'odeur de l'essence, etc. Ça va en étonner certains, mais c'est quelque chose qui, pour moi, a son intérêt dans la conduite d'une voiture ancienne ou même moderne", estime ce passionné d'automobile.
C’est pourtant la stratégie des marques européennes : miser sur la nostalgie des clients pour vendre de l’électrique. Se baser sur une histoire face à la concurrence des voitures chinoises. Mais la méthode est aussi risquée.
"Il faut déjà que la ligne évoque indubitablement le modèle originel. C'est la première condition. Mais il faut aussi que le modèle proposé soit convaincant d'un point de vue technologique. On l'a vu avec la Fiat 500. Fiat avait annoncé arrêter sa petite Fiat 500 thermique à essence pour ne faire que de l'électrique. Aujourd'hui, ils sont en train de faire marche arrière. Pourquoi? Parce que le modèle électrique ne fonctionnait pas commercialement", explique Xavier Daffe, rédacteur en chef du Moniteur automobile.
Convaincre des clients attirés par le look, mais toujours effrayés par l’autonomie et le prix. C’est le défi des constructeurs européens de ces 5 prochaines années.