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Les tests de Mathieu : Pixel 10, les smartphones de Google qui vont vous réconcilier avec l’IA ?

Par Mathieu Tamigniau
Les smartphones ne sont plus que des petits ordinateurs. Ils deviennent, grâce à l’intégration verticale de Google (matériel, logiciel, modèle IA), des interfaces permettant d’exploiter le large potentiel de l’intelligence artificielle générative, dans son sens le plus large. La concurrence, dans ce domaine, est larguée. Mais cela suffira-t-il à attirer de nouveaux utilisateurs ?

Cette année, Google a sorti l’artillerie lourde au niveau du marketing en s’offrant Jimmy Fallon sur scène à New York (j’y étais, je vous raconte l’histoire ici). Heureusement, derrière ce show typiquement américain, il y avait du concret : des avancées matérielles et logicielles subtiles pour les Pixel 10 (les smartphones de Google commercialisés en Belgique depuis 3 ans) et la Pixel Watch 4 (la montre). Ces appareils sont-ils faits pour vous ? On passe en revue ce qu’il y a de nouveau (et de spécial).

Les nouveautés Pixel de l’été 2025 : des smartphones, des montres, des écouteurs et des accessoires aimantés (Pixelsnap)
Les nouveautés Pixel de l’été 2025 : des smartphones, des montres, des écouteurs et des accessoires aimantés (Pixelsnap) - RTL info

Extérieurement : du MagSafe à la sauce Google !

Au niveau du design, il est pratiquement impossible de différencier les Pixel 10 des Pixels 9. Google se montre raisonnable et veut asseoir une image de marque, ce qui nécessite de fabriquer des appareils reconnaissables, avec un look qui évolue tout doucement, comme le font Apple et Samsung.

Pixel 10, Pixel 10 Pro et Pixel 10 Pro XL
Pixel 10, Pixel 10 Pro et Pixel 10 Pro XL - RTL info

À l’intérieur, par contre, le matériel évolue beaucoup plus sur les Pixel 10 (899€), Pixel 10 Pro (1.099€) et Pixel 10 Pro XL (1.299€), voici ce qui est le plus intéressant :

  • Pixelsnap ! C’est la réponse de Google à MagSafe, une option matérielle plutôt basique finalement : un « aimant » permet de fixer des accessoires au dos du smartphone, comme un chargeur sans fil à la norme Qi2 (50 ou 80€) ou un simple socle de support (35€), les deux options commercialisées par Google – mais les accessoires MagSafe des fabricants tiers sont nombreux, de la batterie portable porte-cartes de banque. La puissance de la recharge sans fil atteint jusqu’à 25W sur Pixel 10 Pro XL, et 15 W sur les autres modèles compatibles. Je n’ai pas pu essayer ces accessoires, mais vu le succès de la gamme proposée par Apple et les fabricants tiers d’accessoires, je n’ai aucun doute sur l’efficacité du concept.
  • La nouvelle puce maison de Google, la Tensor G5, dont je vous vanterai les mérites en IA un peu plus tard, est associée à 12 ou 16 GB de RAM et de 128 à 1.024 GB de stockage interne. Performances assurées dans toutes les circonstances.
  • Les petites enceintes intégrées ont été revues et doublées dans le bas sur la version XL. Elles sont plus puissantes, et quand on voit le nombre de personnes qui téléphone en tenant l’appareil devant eux plutôt que contre l’oreille, c’est peut-être une bonne idée…
  • Le zoom est amélioré, et on passe à du « 100x Pro Res » (sur les versions Pro) et à du 20x Super Res sur la version standard. Physiquement, c’est un 5x, mais avec toute la maîtrise logicielle de Google, on ne remarque pas de perte de qualité en 20x, et on peut tenter le coup jusque 100x (la photo ne sera pas d’une qualité inouïe, mais ça peut servir !). À savoir : l’IA génère des pixels pour supprimer le bruit de l’image à ce niveau de zoom (heureusement, un algorithme différent est utilisé pour les personnes afin de minimiser les « hallucinations » et de ne pas créer des représentations inexactes).
  • Toutes les versions sont parfaitement étanches (norme IP68),

Pixelsnap, un chargeur ou un « trépied »
Pixelsnap, un chargeur ou un « trépied » - Google

À l’intérieur : une nouvelle drache d’IA, forcément

Si l’extérieur évolue timidement, Google ne souhaitant pas bouleverser le design tous les 6 mois comme le font les constructeurs chinois, au niveau logiciel, ça secoue. L’événement Made By Google 2025 a été l’occasion de présenter de nombreuses nouveautés propulsées par l’IA. Et contrairement à ma méfiance initiale, j’ai trouvé que ces mises à jour semblaient utiles et ludiques, notamment dans le domaine de la voix et des appels, où Google a toujours excellé. Voici ce que j’ai remarqué, parmi une avalanche de nouvelles fonctionnalités :

« Traduction vocale » qui me donne l’impression de parler une autre langue. Cette fonctionnalité vise à « briser les barrières linguistiques lors des appels téléphoniques », nous dit Google, en traduisant en temps réel les paroles des deux interlocuteurs tout en conservant leur voix. L’IA reproduit le ton, le rythme et l’expression de la voix originale. Pour que la fonction soit activée, une des deux personnes doit avoir un téléphone Pixel (et doit s’exprimer en anglais). J’ai testé le service (en parlant anglais avec un confrère) et j’ai été étonné d’entendre ma propre voix traduite en allemand. Mais ça reste de l’IA générative : les traductions n’étaient pas toujours parfaites et les voix générées prenaient parfois des libertés de ton un peu spectaculaire (il y a des langues qui « chantent », d’autres pas…). L’original reste audible en sourdine pendant les premières secondes, pour ne pas trop troubler le destinataire et éviter les problèmes d’usurpation d’identité. Au lancement, Voice Translate prendra en charge les traductions vers ou depuis l’anglais, l’espagnol, l’allemand, le japonais, le français, l’hindi, l’italien, le portugais, le suédois, le russe et l’indonésien (mais comme je l’ai dit, un des interlocuteurs doit s’exprimer en anglais pour le moment).

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L’application « Enregistreur » qui peut générer de la musique d’accompagnement. Déjà appréciée pour sa transcription, l’app de Google intègre une fonction d’ajout de musique générée par l’IA ! Bon, ce n’est pas pour tout le monde, mais il suffit de chanter pour que l’application analyse votre voix, identifie le rythme et harmonise une piste musicale pour accompagner la performance. J’ai testé la fonction et j’ai trouvé que la musique générée était dans la bonne tonalité et le bon rythme, bien que le résultat soit un peu générique. C’est un usage amusant et inoffensif de l’IA, mais qui ne doit pas inquiéter les musiciens.

« Magic Cue » : une (future) aide pour les appels. Google a toujours été précurseur dans l’anticipation des besoins des utilisateurs, par exemple en suggérant des actions à partir des e-mails, ce que peu de personnes utilisent, d’ailleurs (or c’est pratique). Avec la fonctionnalité Magic Cue, cette capacité est étendue aux appels et aux messages. Lorsque vous appelez une compagnie aérienne, le Pixel 10 peut afficher automatiquement les informations de votre réservation (numéro de référence, etc.) directement sur l’écran d’appel, évitant ainsi d’avoir à les chercher dans vos e-mails. Attention, Magic Cue n’est disponible qu’en anglais et dans les pays anglophones, mais il fonctionne assez bien.

Améliorations des fonctionnalités de la caméra et des photos. Le Pixel 10 continue d’exceller dans la photographie computationnelle, notamment avec le Pro Res Zoom (voir plus haut). Le Camera Coach est une fonctionnalité qui propose des options de cadrage et de composition pour aider les utilisateurs à prendre de meilleures photos, je l’ai trouvée plutôt futile pour ceux qui savent manier un smartphone, mais ça pourrait guider les novices de la photo numérique. Avec l’Édition de photos par IA (uniquement aux USA pour le moment), Gemini permet d’éditer des photos avec des commandes vocales simples, comme « rend cette robe bleue » ou « supprime les gens en arrière-plan ». De quoi gagner du temps !

Le journal intime de Google… J’ai également remarqué d’autres fonctionnalités prometteuses, comme les superpositions visuelles dans Gemini Live ou la nouvelle application Pixel Journal. Cette dernière est un genre de journal intime numérique, avec une dose d’IA pour vous suggérer des publications ou des enregistrements. Pas pour tout le monde, mais je connais des personnes qui seraient ravies de savoir que leurs pensées et émotions sont stockées en toute sécurité par Google sur votre appareil ou sur votre cloud privé.

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Conclusions : faut-il craquer pour les Pixel 10 ?

Si vous aimez les interfaces natives (épurées et sans ajout d’applications ou de store), si vous avez commencé à intégrer l’usage de l’IA dans votre vie de tous les jours (ou si vous avez envie de vous y mettre), si vous êtes exigeant en photographie et si vous avez 899€ à dépenser dans un smartphone : le Pixel 10 standard est un choix évident. Il est sans conteste l’unique proposition du marché aussi intégrée et complète en termes de logiciel et d’IA (et il a Pixelsnap, compatible MagSafe, ainsi qu’un VPN gratuit !). Ses seuls défauts sont liés à la charge de la batterie (30W max en filaire, 15W en Qi2, c’est peu).

Si votre bourse le permet, passer aux versions Pro et Pro XL vous apportera le top du top en matière de photo (dont le super zoom 100x), plus de stockage (XL), des charges plus puissantes (XL) et une connectivité améliorée. Sachez également que les Pixel 10 sont livrés avec le nouveau langage visuel et interactif de Google (Material Design), une interface revue et modernisée, plus intuitive, et forcément sous Android 16.

Sera-ce suffisant pour trouver de nouveaux utilisateurs, Google ayant encore pas mal de retard sur Samsung, Apple et Xiaomi (même si sa croissance est soutenue en Europe et aux États-Unis, où le géant californien intègre désormais le top 5) ? Difficile à dire, car difficile de connaître la position de l’IA embarquée et d’un smartphone Android « propre et intégré » dans la liste des souhaits des consommateurs. Mais Google a mis le paquet en communication et marketing, et ses produits tiennent la route, tout comme son écosystème…

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