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Pas moins de 40% des Bruxellois, voilà la proportion de personnes que l'ordonnance "Bruxelles numérique", visant à informatiser les services publics communaux et régionaux, pourrait laisser sur le carreau, selon 11 associations anderlechtoises. Pour protester contre le texte, celles-ci ont appelé la population à se rassembler mardi devant la maison communale d'Anderlecht. Pour elles, le texte ne prend pas en compte les difficultés des personnes les plus fragilisées vis-à-vis de la numérisation des services d'intérêt général. Elles appellent les autorités communales à améliorer l'accessibilité de ces services à la population.
Plus de 200 personnes ont répondu à l'appel pour contester la numérisation des services d'intérêt général et l'abandon des canaux physiques. Elles ont fait entendre leurs revendications: conservation de guichets physiques et de services téléphoniques accessibles à tous, et meilleur accompagnement vers le numérique, entre autres.
"On n'est pas contre le numérique", assure Daniel Flinker de l'association Lire et Ecrire. "Mais on remarque que quatre Bruxellois sur dix et un Belge sur deux ont un problème avec le numérique. À cause de l'accélération du numérique, ces gens qui pourtant se forment sont dans l'incapacité d'accéder à leurs droits et leurs services." Selon lui, la numérisation de l'administration ne peut pas être imposée. "Il y a toute une série de questions à poser sur le numérique. La place du numérique dans la société doit faire l'objet d'un débat public", affirme-t-il. "On veut que le numérique trouve sa juste place dans la société, avec l'humain qui doit rester primordial."
Les associations présentes contestent également les changements apportés à l'ordonnance à la suite de la mobilisation de la société civile bruxelloise. Les modifications sont trop vagues et non contraignantes, selon les associations. Au terme de la manifestation, celles-ci ont rencontré Fabrice Cumps, le bourgmestre d'Anderlecht, afin de faire entendre leurs revendications et recommandations.