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Depuis quelques jours, une même affirmation tourne en boucle sur les réseaux sociaux : « la pilule est aussi cancérigène que le tabac ou l’alcool ». En effet, selon cette rumeur folle, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient de classer la pilule contraceptive comme substance cancérigène de classe 1, au même titre que l’amiante, ou la cigarette. Si la pilule peut effectivement provoquer un cancer du sein, cette interprétation de la classe 1 est à nuancer.
D’abord, la pilule est effectivement classée dans le groupe 1, celui des substances avérées cancérigènes. Mais cette classification n’est pas récente, elle a été opérée par le Centre international de recherche sur le cancer (un organisme rattaché à l’OMS) en 2005, soit il y a plus de 20 ans. L’inquiétude actuelle des internautes est donc à relativiser compte tenu de cette erreur de temporalité.
Quand on parle de classe 1, ça signifie qu’il y a un risque avéré de cancer.
Ensuite, être classifié dans le groupe 1 n’a pas de rapport avec la dangerosité du produit : le groupe rassemble simplement les substances cancérigènes scientifiquement reconnues. Le docteur Véronique Leray, Directrice Médicale et porte-parole de la Fondation Contre le Cancer, explique : « Quand on parle de classe 1, ça signifie qu’il y a un risque avéré de cancer. Mais dans le cas de la pilule, il y a des nuances à faire ». La pilule s’y retrouve donc, non pas parce qu’elle est aussi dangereuse que l’alcool ou la cigarette, mais plutôt parce que l’on sait prouver scientifiquement qu’elle a un potentiel cancérigène. Il s’agit donc d’une question de preuve scientifique, et non de dangerosité du produit.
Si la pilule peut provoquer un cancer du sein, elle est loin d’être le seul facteur de risque. « Le cancer du sein est lié à des antécédents familiaux et aux habitudes de vie, comme la consommation d’alcool, le surpoids, avoir un enfant tard, etc. Tout ça fait que le contraceptif n’est qu’un des facteurs de risque. C’est pour cela qu’on parle d’un risque avéré, donc prouvé, mais modéré », nuance le docteur Véronique Leray.
D’après les chiffres de la Fondation Contre le Cancer, 1 femme sur 8 aura un cancer du sein dans sa vie. Il est donc fortement recommandé, une fois le cap des 50 ans passé, de prendre rendez-vous afin de réaliser une mammographie.

















