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Vendredi prochain, le compteur du Télévie sera lancé dans le RTL info 19h. En attendant, la rédaction vous propose de découvrir des initiatives, des avancées médicales, des témoignages de patients qui se battent contre la maladie. Gros plan ce soir sur le cancer de la vessie avec 2.500 cas diagnostiqués chaque année.
C'est presque devenu une habitude pour Philippe. Chaque mois, il a rendez-vous avec son urologue pour une visite de contrôle, un suivi pour détecter toute forme de récidive de son cancer de la vessie.
Tout commence en 2021. "Je n'avais pas de symptômes à part des arrêts fréquents pour faire pipi. Et donc j'ai consulté un urologue qui m'a fait une cystoscopie. Et là, on a découvert une tumeur", explique Philippe.
En Belgique, 2.500 cancers de la vessie sont diagnostiqués chaque année. Ils se développent généralement chez des patients de plus de 60 ans avec des symptômes facilement identifiables.
"Avoir du sang dans les urines, ce n'est pas normal. Ensuite, les patients peuvent présenter des urgences mictionnelles, c'est-à-dire se dépêcher pour devoir aller uriner, voire même présenter l'incontinence urinaire d'urgence, c'est-à-dire perdre des urines sur le trajet vers la toilette", détaille Julien Van Damme, urologue aux cliniques universitaires Saint-Luc.
Huit patients sur dix sont des hommes, souvent plus exposés que les femmes au facteur de risque, comme par exemple le tabagisme, l'exposition prolongée à des produits chimiques comme la peinture, ou encore des irritations chroniques au niveau de la vessie : "Cette différence d'incidence s'explique certainement par l'exposition au tabac, beaucoup plus présente auparavant chez l'homme que chez la femme. Les métiers étaient différents aussi, avec des expositions beaucoup plus à des toxiques chimiques comme des peintres professionnels, des travailleurs dans la métallurgie".
Plusieurs interventions possibles
Philippe a développé une tumeur dite non-invasive, un cancer moins agressif qui nécessite des examens réguliers, car les taux de récidive sont très élevés. Mais dans 30% des cas, les cancers de la vessie sont plus agressifs. L'urologue envisage alors une ablation totale de l'organe en préservant au maximum le confort de vie du patient.
"On devra dériver les urines d'une manière différente, soit en créant une urostomie, où les urines s'écouleront 24h/24 dans une poche ou bien, on peut reconstruire - sur les patients plus jeunes - une nouvelle vessie pour leur permettre d'uriner par les voies naturelles", ajoute le médecin.
À 65 ans, Philippe profite de chaque instant avec son petit-fils Arthur. Des moments paisibles, quelques fois perturbés par la crainte d'une récidive : "Il y a toujours une épée de Damoclès au-dessus de la tête, évidemment. C'est pour ça que je profite de chaque instant avec mes petits-enfants, on ne sait jamais comment demain va se passer".
Philippe s'estime chanceux de pouvoir partager ces moments précieux. Il le sait, pour d'autres patients, l'issue est bien moins réjouissante. En Belgique, on dénombre chaque année plus de 700 décès liés au cancer de la vessie.



















