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La RATP est dans les starting-blocks à un an et demi des Jeux olympiques de Paris-2024 et prévoit de recruter 6.600 personnes, dont 4.900 en CDI, pour s'y préparer, des volumes inédits pour le groupe pourtant confronté à un problème d'attractivité auquel son PDG Jean Castex promet de s'attaquer.
"L'essentiel des difficultés de service rencontrées par la RATP sont liées à des difficultés de recrutement", a martelé lundi M. Castex, en visite au centre de formation du GPSR, les agents chargés de la sûreté dans les stations et les trains.
"Nous allons tout faire pour être au rendez-vous" de la Coupe du monde de rugby en septembre et octobre cette année et surtout des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, a promis Jean Castex devant quelques journalistes.
Après une fin d'année 2022 catastrophique pour la RATP avec un quart des bus ne roulant pas et une offre amputée de 10 à 20% dans le métro, la RATP a décidé de sortir les grands moyens pour rétablir un niveau de service égal à celui d'avant le Covid, et surtout être prêt pour les grands évènements sportifs à venir.
Difficultés de recrutement, hausse de l'absentéisme et des démissions, conflit social latent chez les conducteurs de bus ou à la maintenance... Les causes de la dégradation du service sont désormais connues.
Parmi les 4.900 CDI recherchés, on compte 2.700 conducteurs de bus --soit près du double de l'année dernière--, 400 conducteurs de métro et 700 agents de gares et stations.
"Sur les six dernières années, en moyenne, la RATP a recruté entre 2.000 et 3.000 agents par an", a rappelé l'ancien Premier ministre pour souligner l'effort réalisé. En 2022, la Régie a par exemple embauché 2.753 personnes, plus que prévu en raison de la dégradation du service.
- Augmenter les salaires -
Jean Castex a également insisté sur deux secteurs particulièrement tendus en raison d'une pénurie de personnel: la maintenance et la sûreté.
L'an dernier, des problèmes de sous-effectifs dans certains ateliers de maintenance ont conduit à une dégradation du service sur plusieurs lignes de métro, où la cadence d'entretien du matériel roulant a dû être ralentie.
La RATP souhaite recruter 400 agents pour rétablir le niveau de service attendu.
Mais la sûreté est aussi confrontée à des problèmes de recrutement, avec 120 postes à pourvoir. Le manque de candidats et la concurrence d'autres acteurs, notamment des polices municipales, expliquent ces difficultés.
Actuellement, on compte entre 940 et 950 agents au GPSR alors qu'"aujourd'hui, on a le budget pour en avoir un millier", a déploré Jean Castex.
Le salaire de base d'un agent lorsqu'il intègre le GPSR s'élève à 2.000 euros net par mois (sur 13 mois), a indiqué Séverine Besse, la cheffe du service.
"Ce qui fait qu'on attirera plus, c'est de mieux payer les gens", a reconnu sans difficulté le patron du groupe public. "J'ai décidé de mettre le paquet", a-t-il poursuivi, citant en exemple l'augmentation de 1.365 euros net pour tous sur l'année négociée par le PDG avec les syndicats.
"C'est un gros effort budgétaire pour la RATP. Nous augmentons les salaires pour être attractifs mais aussi parce que le coût de la vie augmente, et la RATP puise dans ses ressources", a affirmé M. Castex, confronté en plus à une explosion de la facture énergétique.
Outre les salaires, Jean Castex a fait part de son intention d'"améliorer la qualité de vie au travail" des agents pour "fidéliser les gens qui sont là". Comme il l'a souvent rappelé, il souhaite s'appuyer sur le parc de logements sociaux dont dispose la RATP pour proposer des appartements abordables et près de leur lieu de travail à ses salariés.