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Dans son berceau lyonnais, bioMérieux sécurise ses approvisionnements

Attaché à ses racines industrielles lyonnaises mais acteur mondial du diagnostic des maladies infectieuses, bioMérieux prépare son avenir dans son berceau historique de Marcy-L’Etoile en assurant son indépendance à l’égard de certains composants.

C'est dans cette commune du cossu ouest lyonnais qu'il y a plus de cent ans, Marcel Mérieux, élève de Louis Pasteur et arrière-grand-père de l'actuel patron Alexandre Mérieux, avait acheté des terrains pour y déplacer son laboratoire créé en 1897 à Lyon.

Au fil des générations, les Mérieux sont devenus l'une des grandes dynasties industrielles lyonnaises.

"L'histoire continue et pour longtemps", glisse Alexandre Mérieux à l'occasion d'une visite à Marcy-L'Etoile, où se trouvent le siège social et l'un des sites majeurs de production de l'entreprise familiale fondée il y a soixante ans. Un ensemble qui s'étend sur 113.000 m2 et emploie plus de 1.600 personnes.

Même si plus de 90% du chiffre d'affaires du groupe est réalisé hors de France, l'entreprise compte plus de 30% de ses effectifs dans l'Hexagone.

"C'est important d'avoir des racines fortes et de continuer à grandir", estime Alexandre Mérieux.

Son entreprise prévoit une enveloppe de 300 millions d'euros pour des projets d'investissements à horizon cinq ans sur les sites français, et Marcy-L'Etoile arrive en bonne place.

C'est ici que sont fabriqués, conditionnés et expédiés 100% des réactifs pour les 130 millions de tests de la gamme d'immunoessais Vidas vendus par an. "Une technologie qu'on a depuis 30 ans et qui, à mon avis, sera encore là dans 30 ans", anticipe le patron de bioMérieux.

Au cours de ces décennies passées, les modèles ont évolué. Désormais, "une centaine de paramètres" sont disponibles pour détecter par exemple le SARS-CoV-2, responsable du Covid-19, les insuffisances rénales aiguës, la dengue ou le chikungunya, des infections transmises par les moustiques, mais aussi les infarctus du myocarde, détaille Emmanuel Brun, directeur du site de Marcy-L'Etoile.

Pour les industriels, il s'agit par exemple de "tester un lot de yaourts pour s'assurer de l'absence de bactéries pathogènes avant sa mise sur le marché", complète le responsable.

Les kits d'essais sont composés d'un fin cône en plastique, dans lequel est présent l'anticorps recherché, et d'une cartouche également en plastique contenant de petits réservoirs que les techniciens chargent en sang, urine, etc., avant de lire la réaction qui s'affiche par un signal fluorescent après insertion dans un automate de détection.

- "Sécuriser" la production -

A partir de l'année prochaine, les cônes et barrettes en plastique, jusqu'ici fournis de l'extérieur, commenceront à être fabriqués en interne à La Balme-les-Grottes, en Isère, à environ une heure de route de Marcy-L'Etoile.

La construction d'un bâtiment y est programmée. Un exemple des investissements de bioMérieux sur le territoire national et de sa volonté d'internalisation de la production.

Avec en toile de fond le retour du concept de souveraineté industrielle en matière médicale, qui s'accompagne de relocalisations de principes actifs pharmaceutiques, il est aussi prévu de construire à Marcy-L'Etoile une unité de production d'enzymes "assez conséquente en termes d'investissements".

Cette fabrication en interne permettra "de sécuriser" l'approvisionnement de ces composants, qui sont indispensables au processus de réaction immunologique des tests Vidas.

Elle viendra aussi renforcer ce segment des immunoessais, en perte de vitesse ces dernières années et qui, reconnait le PDG, "ne sera pas le plus gros vecteur de croissance de bioMérieux pour les années à venir".

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