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Une très importante fabrique de cigarettes de contrefaçon a été démantelée cette semaine près de Rouen par la gendarmerie qui a saisi plus de 100 tonnes de produits, a annoncé dimanche la gendarmerie nationale.
Le trafic a été mis au jour par un renseignement, via Europol, transmis fin 2022 à la section de recherche de Rouen, faisant état d'un trafic international de cigarettes dans un entrepôt d'une zone industrielle de Saint-Aubin-les-Elbeuf, près de Rouen.
Les enquêteurs découvrent des rotations de camions chargeant et déchargeant des cartons et des palettes volumineuses.
Le 12 janvier, alors que deux camions de 38 tonnes arrivent sur les lieux, une soixantaine de gendarmes investissent la fabrique.
Neuf personnes, toutes de nationalité étrangère, âgées de 21 à 55 ans, sont interpellées et placées en garde à vue. La majorité de ces personnes sont de nationalité moldave.
Plus de 100 tonnes de produits (55 tonnes de cigarettes, 50 tonnes d'étiquettes, filtres papiers , emballages, et 18 tonnes de résidus de tabac et déchets de cigarettes) sont saisis.
Le prix de revente de tabac contrefait saisi est évalué à 13,7 millions d'euros.
Sur place, les enquêteurs découvrent une véritable usine de cigarettes avec une unité de production comprenant deux chaînes, une de confection des cigarettes à partir de tabac brut, une autre dédiée au conditionnement en paquets, puis en cartouches au nom d'un fabricant très connu.
Il y a une zone de stockage où les cartouches de cigarettes sont conditionnées en carton sur des palettes recouvertes de film, le tout prêt à être livré.
Enfin, une zone de vie complète l'ensemble, avec un dortoir équipé de couchages, un coin cuisine, un coin repas et un coin détente qui permettait aux malfaiteurs de vivre sur place. Il y avait en outre un groupe électrogène.
L'ensemble des produits saisis a été détruit immédiatement de même que les machines de production, a précisé la gendarmerie.
Les gendarmes ont également saisi deux ensembles routiers (tracteurs et semi remorques de 38 tonnes), des élévateurs, des trans palettes, de l'outillage, des appareils électroménagers et une tonne de denrées alimentaires qui a été donnée à la banque alimentaire.
Au regard de l'ampleur de ce dossier, le parquet de Rouen s'est dessaisi au profit de la Junalco (juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée) de Paris, qui a sollicité notamment l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) et le service d'enquêtes judiciaires des Finances (SEJF).
Les neuf personnes interpellées ont été présentées samedi après-midi au parquet de Paris en vue de l'ouverture d'une information judiciaire.