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Le tribunal de commerce de Grenoble, qui devait décider du sort de l'entreprise en difficulté Go Sport, a désigné un juge enquêteur et reporté au 16 janvier l'examen du dossier, a indiqué mercredi le parquet de Grenoble.
La mission de ce juge enquêteur consistera à "faire un état précis de la situation financière" du groupe Go Sport et de sa filiale Go Sport France avec l'aide des cabinets d'audit et des commissaires aux comptes concernés, selon un communiqué mercredi.
La décision du tribunal de commerce de mettre le verdict en attente est "un message de vigilance mais aussi de confiance, qui appelle la mobilisation de tous les acteurs pour sauver l’entreprise", souligne le parquet, à l'origine de son assignation en redressement judiciaire après des alertes économiques reçues par les commissaires aux comptes et le comité social et économique central (CSEC) de Go Sport.
Hermione People and Brands (HPB), société mère de Go Sport, s'est réjouie mercredi de la décision du tribunal de commerce qui "confirme qu’il n’y a aucune urgence dans la situation financière de Go Sport", une position que ses dirigeants avaient défendue lors d'une première audition le 19 décembre dernier.
La décision du tribunal "doit permettre aux 2.160 collaborateurs de Go Sport, injustement inquiétés par la diffusion d’informations erronées, infondées, dénigrantes ou diffamatoires sur l’entreprise et ses dirigeants, de retrouver la sérénité et la confiance dans leur entreprise et dans le travail déjà réalisé depuis la reprise de GO Sport par Hermione People and Brands, il y a moins d’un an", affirme le groupe.
HPB poursuit en promettant "un retour aux bénéfices dès 2023, après 17 années de pertes", et "la nomination et l’arrivée, début janvier 2023, d’un nouveau directeur général de GO Sport en remplacement de l’ancien directeur général". Benoît Verdier, nommé en février 2022, avait quitté ses fonctions début décembre.
De son côté, le CSEC de Go Sport a indiqué "saluer cette décision raisonnable qui témoigne du doute laissé par les informations communiquées par la Direction de GO sport et de HPB".
Le tribunal de commerce de Grenoble avait entendu les différentes parties lors de l'audition du 19 décembre pour faire le point sur la situation financière de l’entreprise et établir si elle était en cessation de paiements.
Les dirigeants de HPB avaient assuré que la situation de l’entreprise était saine, l’expert mandaté par leurs soins ayant produit une attestation de non cessation de paiements.
A l'inverse, les commissaires aux comptes de Go Sport et l’expert mandaté par le CSEC avaient établi l’état de cessation de paiements de l’entreprise sur la période octobre-novembre. Ils s'étaient également inquiétés de remontées d'argent d'un montant de quelque 36 millions d’euros de Go Sport vers HPB. Un point sur lequel le CSEC dit mercredi espérer "que la lumière sera faite" grâce à la nomination du juge enquêteur.
Déficitaire depuis des années, Go Sport, fondé en 1978 et basé à Sassenage en banlieue de Grenoble, avait été racheté fin 2021 pour un euro symbolique par HPB auprès de la maison-mère du groupe de distribution alimentaire Casino, la société Rallye, elle-même lourdement endettée.