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JO-2024: sécurité, transports, la course contre la montre de Paris

Sécurité d'une cérémonie d'ouverture hors norme, transports de millions de personnes, bataille diplomatique autour de la présence des Russes: la course contre la montre continue à 500 jours des JO de Paris du 26 juillet au 11 août 2024.

Le défi s'accompagne d'un engagement, celui de remplir le cahier des charges sans trahir la promesse de jeux "populaires" qui laissent un "héritage".

. Cérémonie sur la Seine: toujours agitée

Pour la première fois de l'histoire olympique, la cérémonie d'ouverture ne se déroulera pas dans une enceinte fermée, mais sur la Seine, avec une parade des délégations sur des bateaux naviguant au pied de la Tour Eiffel et de la Concorde.

Cette parade très ambitieuse, beaucoup plus compliquée à sécuriser, avance "cahin-caha" en particulier sur la gestion des spectateurs, selon une source gouvernementale. Le tout sur fond de tension entre autorités municipales et gouvernementales, même si l'arrivée d'un nouveau préfet de police de Paris a "fluidifié le dialogue". C'est parfois "tendu" avec la maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), qui tient à une fête populaire le 26 juillet 2024, selon cette source.

Sur les 600.000 chanceux, 100.000 paieront pour s'installer en bas du fleuve, les autres pourront admirer gratuitement le spectacle du haut des quais de Seine.

Ce nombre pourrait toutefois être revu à la baisse, selon des sources politiques, de même que le nombre de bateaux transportant les délégations, qui se réduirait à une centaine.

Faudra-t-il recourir à l'armée alors que les entreprises de sécurité privée, qui n'arrivent pas à recruter, ne se bousculent pas pour répondre aux appels d'offres?

"Trop tôt pour le dire", selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. "Tous les scénarios sont sur la table", dit de son côté Etienne Thobois, directeur général du comité d'organisation des JO de Paris (Cojo).

. Y aura-t-il des Russes à Paris ?

Le comité international olympique (CIO) a entrouvert en janvier la porte à un retour des sportifs russes et bélarusses, sous drapeau neutre. Une coalition d'une trentaine de pays, hostile à un tel retour, a demandé des "clarifications" alors qu'a commencé la période de qualifications.

Un ping-pong est en marche: le CIO renvoie la balle aux fédérations internationales, qui renvoient la balle au CIO tandis que le Cojo renvoie vers le CIO... Le débat risque de s'étendre pendant des mois.

. "Vigilance extrême" sur les transports

Un chaos des transports pendant les Jeux: voilà sans doute un autre des cauchemars de l'Etat et des organisateurs.

La prolongation de la ligne 14, qui doit desservir le village olympique, sera-t-elle bien terminée? Le système de transports franciliens qui dysfonctionne depuis plusieurs mois sera-t-il remis sur les rails? Les aéroports seront-ils en capacité de gérer les millions de visiteurs? Les adaptations nécessaires à la mobilité des personnes en situation de handicap seront-elles satisfaisantes? Y aura-t-il des grèves, que nombre d'étrangers considèrent comme une spécialité française?

L'Etat a placé le sujet en haut de pile et la Cour des comptes recommande "une vigilance extrême". Nouveau patron de la RATP, la régie des transports parisiens, l'ex-Premier ministre Jean Castex a les JO bien en tête.

Pénurie de chauffeurs de bus et ouverture à la concurrence des bus à horizon 2025 rendent le climat social compliqué, sur fond de bras de fer politique entre gouvernement et présidente LR de la région Ile-de-France, qui gère une partie des transports impliqués. La RATP a prévu de recruter 6.600 personnes, dont 4.900 à titre permanent.

. Eteindre la grogne sur le prix des billets

La première phase de billetterie a tourné au +bad buzz+. Prix des tickets plus élevés qu'espéré, billets pas chers vite partis, obligation de composer des packs avec des "petits sports",...

Les organisateurs répètent que les tarifs ne sont pas plus chers qu'à Londres -- comparaison difficile en raison de l'inflation, de volumes différents et des phases de billetterie-- mais la grogne a du mal s'éteindre. De nombreux mécontents raillent ainsi des JO affichés comme "populaires" et "accessibles".

. La question de la clim' dans le village

Pour la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques), chargée de construire les ouvrages pérennes, 2023 est l'année de l'atterrissage. Il faudra finir à temps le chantier du village pour que le comité d'organisation en prenne les clés au printemps 2024 et aménage les chambres des athlètes. Construit sans climatisation mais avec une garantie d'un différentiel de 6 degrés par rapport à la température extérieure en cas de forte chaleur, le village pourrait bien accueillir dans certaines de ses chambres des clim' mobiles. Les délégations ont le droit d'équiper leurs chambres de ces appareils, une option qui ne plaît pas à la maire de Paris: "Il n'y en aura pas besoin."

. Attention au budget! Attention à l'héritage!

Le budget du comité d'organisation (96% d'origine privé) a augmenté de 10% à 4,4 milliards d'euros fin 2022. L'Etat et les collectivités ont ajouté 111 millions d'euros. Avec la Solideo (4,4 mds dont 1,711 md d'argent public), le budget est au total de 8,8 milliards d'euros. Mais tout n'est pas encore inclus.

Quant à "l'héritage", notamment promis à la Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France, il est sous surveillance des élus. "Une fois que la flamme sera éteinte, ce n'est pas à Anne Hidalgo, Emmanuel Macron et Tony Estanguet que les habitants demanderont des comptes, c’est à moi", a coutume de dire Stéphane Trousssel (PS), le président le département.

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