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La Bourse de Paris a clôturé nettement dans le rouge vendredi, laissant derrière elle une mauvaise année pour les marchés financiers qui ont encaissé les actions agressives des banques centrales pour enrayer l'inflation.
L'indice vedette CAC 40 a cédé 1,52% à 6.473,76 points, repassant ainsi sous les 6.500 points. La place parisienne a perdu 9,50% par rapport au 31 décembre 2021. Elle enregistre ainsi sa pire année depuis 2018, où elle avait plongé de plus de 10%.
La cote a toutefois mieux résisté que d'autres places financières, comme à Francfort, où le Dax a perdu plus de 12% depuis le début de l'année, ou à Wall Street, où le S&P 500, indice de référence, affichait une baisse proche de 20% à quelques heures de la dernière clôture de 2022.
Globalement, l'indice des actions mondiales MCSI World a perdu près de 20% depuis le 1er janvier, sa pire performance depuis 2008.
Finalement, après la série de chocs qui a mis les marchés à rude épreuve et entraîné régulièrement de fortes variations des indices, "c'est assez inespéré comme fin d'année", estime Pierre Bismuth, directeur général et responsable des gestions de Myria AM.
La baisse des marchés en 2022 a été principalement influencée "par les banques centrales qui ont décidé de s'attaquer à l'inflation quelles qu'en soient les conséquences sur l'économie", rappelle de son côté Nicolas Budin, responsable de la gestion actions à Myria AM.
L'économie mondiale a décéléré en 2022 face à la réponse agressive des banques centrales qui ont relevé puissamment leurs taux pour tarir la hausse des prix.
"L'évolution des taux va nous occuper une partie de 2023", prévient M. Bismuth.
De nombreux analystes jugent qu'une récession économique, et donc une baisse des bénéfices, est inévitable en 2023, ce qui pourrait entraîner les indices boursiers à poursuivre leur repli.
Les investisseurs se posent également des questions sur l'évolution de la situation sanitaire en Chine et géopolitique autour de la guerre en Ukraine.
Au niveau sectoriel, l'énergie s'est distingué cette année: TotalEnergies, qui représente 10% du CAC 40, est en progression de plus de plus de 31%, dopé par l'envolée des cours du pétrole.
Thales (+59,49%) signe la plus forte hausse du CAC 40 depuis le début de l'année.
En revanche, les valeurs technologiques, sensibles aux taux d'intérêt, ont bu la tasse, à l'instar de Dassault Systèmes (-35,97%), Capgemini (-27,63%) ou Worldline (-25,46%).