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La Bourse de Paris a rebondi franchement mardi, après le stress des deux dernières séances, rassurée quant à l'inflation américaine et le risque de contagion dans le secteur bancaire après la faillite de l'américaine Silicon Valley Bank (SVB).
L'indice vedette CAC 40 a repris 1,86% après avoir perdu plus de 4% sur les séances de vendredi et lundi.
"Le chiffre de l'inflation américaine est ressorti comme attendu et l'effet domino des banques régionales américaines est en train de s'estomper, ce qui a permis aux investisseurs de souffler", a indiqué à l'AFP Lionel Melka, associé de Swann Capital.
"Les investisseurs reprennent leurs esprits", mais "ils veulent voir cette crise s'éloigner" et "suivront la réunion de la Réserve fédérale américaine la semaine prochaine", ajoute l'expert, estimant qu'une nouvelle hausse de taux de 0,25% ou un statu quo "dépendra du climat qui prévaudra sur le moment".
Déjà affaiblis par un durcissement de ton de la banque centrale américaine la semaine dernière, les marchés boursiers ont nettement plié vendredi et lundi, secoués par l'effondrement de trois banques régionales américaines dont Silicon Valley Bank (SVB).
"L'évolution des données économiques et la confiance dans la capacité de la Fed à gérer le ralentissement de l'économie américaine continueront à influencer la direction des marchés", souligne de son côté Stéphane Monier, responsable de l'investissement de Lombard Odier.
Le patron de la banque centrale américaine (Fed) avait suggéré la semaine dernière qu'il était prêt à renforcer son action contre l'inflation, laissant entendre que les taux de l'institution pourraient être poussés plus haut et pour plus longtemps que prévu jusqu'à présent et que sa décision dépendrait des nouvelles données économiques.
Avant la faillite de SVB, le marché se demandait encore si la hausse des taux pourrait atteindre 50 points lors de la prochaine réunion des 21 et 22 mars, une option désormais écartée par les investisseurs qui penchent plutôt vers une hausse de 25 points ou même une pause dans le resserrement monétaire.
Les valeurs bancaires se remettaient de leurs sueurs froides provoquées par la faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank (SVB). Selon l'agence d'évaluation financière américaine Moody's, les perturbations que connaît le secteur bancaire américain devraient avoir un impact limité sur les établissements européens, organisés différemment. BNP Paribas a repris 3,08% à 57,88 euros et Société Générale +2,26% à 24,48 euros.
Le secteur de la défense, recherché dans le contexte géopolitique actuel, profitait d'"achats à bon compte" après les baisses des deux dernières séances, selon M. Melka. Il formait le trio de tête au CAC 40 avec Thales (+3,80% à 132,40 euros), Safran (+3,53% à 133,14 euros) et Airbus (+3,40% à 122,18 euros).
L'avionneur européen a livré 46 avions commerciaux à ses clients en février, reprenant un peu de couleurs après un mois de janvier calamiteux, et a enregistré 99 nouvelles commandes.