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La Bourse de Paris a rebondi sensiblement vendredi, réduisant ses pertes de la semaine, soutenue par un rapport de l'emploi américain plus vigoureux que prévu qui reflète la résistance de la première économie mondiale.
L'indice vedette CAC 40 a repris 1,26% à 7.432,93 points. Jeudi, la cote parisienne avait cédé 0,85%, au plus bas depuis près d'un mois. Sur la semaine, son bilan reste négatif (-0,78%).
Événement du jour, le marché de l'emploi aux Etats-Unis a rebondi de manière inattendue en avril, avec des créations d'emplois en hausse et un taux de chômage en baisse, bien loin du ralentissement attendu dans la lutte contre la forte inflation.
Patrice Gautry, chef économiste à l'Union Bancaire Privée, pointe une "assymétrie de vue" après la publication des chiffres "forts" de l'emploi américain qui, d'un côté "éloignent le spectre de récession imminente" mais de l'autre, constituent "une mauvaise nouvelle pour le marché obligataire".
Le taux d'intérêt de la France pour l'emprunt à 10 ans est ainsi monté à 2,87%, contre 2,78% jeudi à la clôture.
Si l'inflation reste plus marquée, la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a relevé comme attendu jeudi de 0,25 point de pourcentage ses taux directeurs, sans donner d'indication claire sur les prochains mouvements, pourrait être incitée à ne pas interrompre son cycle de hausse de taux.
La Fed a prévenu que ses prochaines décisions de politique monétaire dépendraient de l'évolution des indicateurs macroéconomiques.
Le dynamisme des salaires lié au manque de main d'oeuvre fait craindre une boucle prix-salaires: les rémunérations ont poursuivi leur ascension en avril avec une hausse du salaire horaire moyen de 4,4% sur un an aux Etats-Unis.
Dans ce contexte, tous les yeux seront rivés mercredi sur les chiffres de l'inflation américaine.
"Pour obtenir un ralentissement durable de l'inflation, il faut un ralentissement dans les services", précise M. Gautry, ajoutant que les coûts des loyers seront également scrutés à la loupe.
"L'idée de pause dans les hausses de taux pourrait être remise en cause par des statistiques qui restent fortes", souligne l'expert, alors qu'un autre rapport sur l'emploi sera publié avant la prochaine réunion de la Fed mi-juin.
Air France-KLM déçoit
La compagnie franco-néerlandaise Air France-KLM a réduit sa perte de plus d'un tiers au premier trimestre, période traditionnellement la plus faible de l'année et s'attend à un été "bien rempli" à la faveur de fortes réservations.
Son action a fléchi de 2,61% à 1,46 euro. Les analystes d'Oddo BHF déplorent dans une note que les perspectives annuelle n'aient pas été révisées et soulignent que la perte nette est légèrement supérieure à ce que prévoyait le consensus d'analystes.
Thales se défend
Le chiffre d'affaires du groupe de défense et de technologies Thales (-0,29% à 136,35 euros) a connu une croissance soutenue au premier trimestre, bénéficiant du rebond des activités de service dans l'aéronautique civile à la faveur de la reprise du trafic aérien.
Nanobiotix infiniment grand, Valneva crescendo
Spectaculaire rebond (+157,83% à 4,28 euros) de l'action de la biotech spécialisée en oncologie Nanobiotix. La société, qui a mis au point une formule à base de nanoparticules à injecter aux patients traités dans le cadre d'une radiothérapie, a indiqué être en "négociation contractuelle finale" avec un "acteur majeur mondial de l'industrie pharmaceutique" pour soutenir le développement et la commercialisation du NBTXR3 dans le cancer de la tête et du cou. L'action reste encore loin de son niveau de plus de 17 euros en 2019.
Le groupe pharmaceutique franco-autrichien Valneva, qui avait été largement récompensé jeudi en Bourse après avoir fait état de bonnes performances début 2023, a poursuivi sur sa lancée en engrangeant 13,02% à 5,92 euros.