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Les marchés craignaient vendredi que le resserrement monétaire des banques centrales américaine et européenne ne se prolonge au vu des pressions inflationnistes toujours fortes.
Wall Street a ouvert en baisse, prolongeant la tendance de la veille: le Dow Jones perdait 0,25%, le S&P 500 0,55% et le Nasdaq 0,74% vers 14H40 GMT.
Les indices européens s'essoufflaient après plusieurs séances de hausse et reculaient de 0,22% à Paris, de 0,37% à Milan, de 0,50% à Francfort et de 0,28% à Londres.
Sur la semaine, les marchés européens progressent contrairement au S&P 500 et au Dow Jones.
Jeudi, la progression plus forte que prévu de l'indice des prix à la production (PPI) aux États-Unis en janvier a jeté un froid en renforçant l'idée que la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait faire encore davantage pour combattre l'inflation, une bataille qu'elle mène depuis près d'un an.
Ces chiffres "ont refait passer le message que l'atterrissage en douceur de l'économie" avec un ralentissement de l'activité mais assez faible "sera extraordinairement difficile et qu'il y aura probablement beaucoup de turbulences en cours de route", explique Craig Erlam, analyste d'Oanda.
Pour ramener l'inflation dans leur cible des 2%, les banques centrales procèdent à des hausses du coût du crédit afin de faire baisser l'activité et in fine le niveau des prix.
Les investisseurs espéraient que la Fed ferait une pause dans son cycle de resserrement monétaire et même qu'elle commencerait à réduire ses taux à la fin de l'année, mais de nombreuses déclarations des responsables de l'institution monétaire vont dans le sens inverse.
En Europe, après le "sprint" de la hausse des taux, la Banque centrale européenne entame "une course de fond" pour faire reculer l'inflation à 2%, a déclaré vendredi le gouverneur de la Banque de France, appelant à ne pas crier "victoire trop rapidement".
En conséquence, sur le marché de la dette, les rendements souverains restaient tendus, le bon du Trésor américain à 10 ans valait 3,89%, son équivalent allemand (Bund) montait à 2,48% et le rendement de l'emprunt français à 10 ans à 2,94%, proche des plus hauts de la fin 2022.
Nombreux résultats en Europe
Les cotations européennes étaient encore bien occupées par des résultats d'entreprises. Parmi les réussites pour les investisseurs, Air-France-KLM montait de 6,19% après avoir affirmé avoir "tourné la page" du Covid-19. La chaîne de magasins Casino (+5,95%) ou le constructeur de voiture Mercedes (+2,76%) progressaient également. Le géant du luxe Hermès (+0,49%) était aussi bien orienté.
A l'inverse, le fabricant de satellites Eutelsat (-6,41%), qui doit fusionner avec le britannique OneWeb, la banque Natwest (-6,22%), les assureurs Allianz (-2,41%) et Swiss RE (-0,42%) ainsi que le géant des centre d'appels Teleperformance (-2,63%) souffraient après leur publication.
Le gaz européen sous les 50 euros
Le dollar était soutenu par la perspective d'un resserrement monétaire plus strict.
Vers 14H30 GMT, le dollar montait face à l'euro de 0,25% à 1,0647 dollar pour un euro.
Le marché du pétrole restait lesté par le bond des stocks hebdomadaires américains et le retour de la perspective d'un resserrement monétaire prolongé aux Etats-Unis.
Le baril de WTI américain perdait 3,44% à 75,79 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord abandonnait 3,16% à 82,45 dollars.
Le prix du gaz sur le marché européen a reculé vendredi sous le seuil de 50 euros le mégawattheure, soit près de sept fois moins qu'à son plus haut historique dans les premiers jours de l'invasion russe de l'Ukraine, tombant à son plus bas niveau depuis août 2021. Il valait 49,50 euros le mégawattheure à 14H25 GMT, en baisse de 4,82%.