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Seul un quart de la production mondiale de cacao est commercialisée sous un engagement de développement durable, ressort-il mardi d'une étude menée par l'UCLouvain et la Vrije Universiteit Amsterdam. Des chercheurs des deux établissements ont analysé les exportations de fèves de cacao dans huit pays, représentant 80% des expéditions dans le monde.
Les engagements en matière de durabilité étudiés comprenaient notamment : la transparence, la traçabilité, la déforestation, le travail des enfants ou encore l'agroforesterie.
Un des principaux problèmes reste que la "plupart des engagements ne couvrent pas l'approvisionnement indirect par des intermédiaires locaux", mais aussi que les engagements sont surtout pris par les multinationales et non les négociants nationaux. Dès lors, seuls 22% de ceux-ci se disent être en mesure de retracer ne serait-ce qu'une partie de leur cacao jusqu'aux coopératives, et seuls 8% divulguent ouvertement l'identité de leurs fournisseurs.
"Des efforts coordonnés de la part des entreprises et des gouvernements pour rendre les initiatives de la chaîne d'approvisionnement durable transparentes, contrôlables et applicables sont nécessaires pour que le secteur du cacao parvienne à combler le fossé entre la rhétorique de la durabilité et la réalité", concluent les chercheurs.
Ils insistent sur l'urgence, le manque de traçabilité de la filière étant un facteur aggravant de la déforestation en Afrique de l'Ouest, alors que "la Côte d'Ivoire et le Ghana, les deux plus grands producteurs mondiaux, ont respectivement perdu plus de 90% et 65% de leur surface forestière depuis 1950".