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Les syndicats réagissent positivement à la désignation d'un conciliateur social dans le cadre du conflit chez Delhaize mardi, mais doutent des intentions de la direction d'ouvrir une réelle négociation. Ils dénoncent un manque d'ouverture et de dialogue de la part de la chaîne de supermarchés. "En termes de mépris, on atteint des sommets", déplore la présidente du Setca Myriam Delmée.
Les syndicats et la direction de Delhaize se sont rencontrés mardi matin dans le cadre du troisième conseil d'entreprise extraordinaire depuis l'annonce du projet de franchiser les 128 magasins encore gérés par l'enseigne. Aucune avancée n'a cependant été enregistrée, confirmant le blocage du dialogue social.
"La direction a répété son intention comme un disque rayé, avec des mots rassurants sur l'emploi et les conditions de travail, mais sans aucun échange ou ouverture", explique Myriam Djegham, secrétaire permanente Commerce à la CNE. "Elle reste sur son mantra: franchiser les magasins est la seule solution d'avenir. Mais ses justifications ne nous suffisent pas. Elle se décharge surtout de ses responsabilités patronales et fait pression à la baisse sur les conditions de travail."
Les représentants des travailleurs s'interrogent donc sur l'attitude de la direction de Delhaize après la désignation d'un conciliateur social, annoncée mardi par le ministre du Travail Pierre-Yves Dermagne. "La direction devra commencer à négocier alors qu'elle refuse de discuter depuis le début. On espère que l'arrivée d'un médiateur montrera à Delhaize que sa position est insoutenable", ajoute Myriam Delmée.
En attendant, le mouvement de grève se poursuit dans les magasins intégrés. "La lutte continue et doit s'élargir à tout le secteur", souhaite même Myriam Djegham. "Il faut obtenir des avancées générales face à ces multinationales, comme Ahold Delhaize, qui écrasent les droits des travailleurs pour obtenir plus de marges bénéficiaires."