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Deux tiers des nappes phréatiques en France métropolitaine sont toujours sous les normales, a annoncé mercredi le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu sur CNews, faisant état d'"inquiétudes très vives" sur certaines zones comme le couloir rhodanien et la Méditerranée.
Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), en charge de la surveillance des nappes, doit publier mercredi après-midi son bilan complet pour le mois de mai.
Il y a un mois, 68% des nappes étaient à des niveaux modérement bas à très bas en France, renforçant les craintes d'une nouvelle sécheresse estivale comparable voire pire à celle de 2022.
Depuis, il a certes plu abondamment sur certaines régions mais "les pluies de mai et de juin sont moins éfficaces", car une large partie d'entre elles sont absorbées par la végétation et ne pénètrent donc pas jusqu'aux nappes phréatiques, principales réserves d'eau potable, a expliqué le ministre.
"On a deux tiers du pays où les nappes sont sous les normales, 66% c'est énorme", a estimé le ministre, attribuant cette situation aux effets du changement climatique.
Avec le déréglement du climat, "l'eau tombe parfois de manière plus brutale, plus concentrée, et une grande part de cette eau qui tombe est absorbée à cause de l'augmentation des températures", avec pour double conséquence "moins d'eau pour les activitités humaines et de l'autre côté, des catastrophes provoquées par le ruissellement et des orages extrêmement violents", comme ceux connus ces derniers jours dans certaines régions.
Par rapport à l'an dernier à la même époque, la situation des nappes "est plus contrastée", avec des régions où elle "est meilleure, comme la Bretagne", et d'autres "où c'est pire, comme en Vallée du Rhône et en Méditerranée", a expliqué M. Béchu.
"Il y a donc des inquiétudes très vives" sur ces zones et "une nécessité d'économiser davantage l'eau", a-t-il souligné, indiquant qu'une quinzaine de départements connaissent déjà des restrictions d'eau importantes.
"Longtemps, on a vécu comme des enfants gâtés en pensant qu'on n'allait jamais manquer d'eau", a déclaré M. Béchu, pointant notamment du doigt une bétonnisation trop importante - "ces 50 dernières années, on a plus artificialisé les sols qu'en 500 ans" - et la nécessité de mieux s'adapter au fait que nous aurons "moins d'eau disponible" et de "lutter contre le gaspillage".