Partager:
Des incidents ont éclaté mardi en fin de matinée, faisant trois blessés sérieux parmi les CRS, devant le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, près de Marseille, où les autorités ont procédé aux premières réquisitions de personnels en grève contre la réforme des retraites.
Plusieurs centaines de syndicalistes, principalement de la CGT, s'étaient rassemblés devant le dépôt "en soutien" aux grévistes réquisitionnés, bloquant un des accès du site et allumant des feux de palettes, ont constaté des journalistes de l'AFP.
En fin de matinée, les protestataires ont voulu se diriger vers un autre accès, par lequel des camions citernes étaient en train de pénétrer dans le dépôt. Mais celui-ci était protégé par des CRS et un face à face tendu s'en est suivi, avec des échanges de jets de projectiles et tirs de grenades lacrymogènes qui ont fait reculer les protestataires.
A la mi-journée, ce face à face tendu se poursuivait.
Selon la Préfecture de police, trois des CRS sur place ont été "sérieusement blessés", dont deux au moins ont été transférés à l'hôpital de Martigues.
En début de journée, les manifestants s'étaient dirigés vers le dépôt de Fos lors d'opérations-escargot, à bord notamment de dizaines de véhicules bleus siglés Enedis et ornés de banderoles protestant contre la réforme des retraites, comme "Macron ta réforme dans ton fion. En grève. Non à 64 ans".
Avec ces réquisitions visant le dépôt de Fos-sur-Mer, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône a procédé mardi aux premières réquisitions de personnels depuis le début des grèves contre la réforme des retraites, dans un contexte politique inflammable au lendemain de l'adoption de cette réforme via l'article 49.3 à l'Assemblée nationale.
D'importantes tensions étaient apparues ces derniers jours sur l'approvisionnement des stations-service dans les Bouches-du-Rhône et dans tout le Sud-Est. Lundi, dans les Bouches-du-Rhône, 50% des stations étaient en manque d'au moins un carburant et 37% totalement à sec.
Le dépôt de Fos-sur-Mer approvisionne la région Paca et l'est de la région Occitanie et expédie également du carburant par oléoduc vers la région lyonnaise.
Cette mesure annoncée mardi matin par le ministère de la Transition énergétique sonne comme un défi au patron de la CGT dans les Bouches-du-Rhône, Olivier Mateu, qui affirmait en février que, lors du conflit dans les raffineries à l'automne autour des salaires, le 13 avait été "le seul département où il n'y a pas eu de réquisition".