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La Bourse de New York a viré au rouge mardi à la veille d'une décision monétaire de la Fed alors que les banques régionales sont à nouveau dans le viseur des marchés, qui semblent chercher le prochain maillon faible.
L'indice Dow Jones et le Nasdaq ont reculé de 1,08% à 33.684,53 points et 12.080,51 points tandis que l'indice élargi S&P 500 a perdu 1,16% à 4.119,58 points.
Le secteur bancaire (-2,39%) a entraîné l'indice élargi à la baisse avec celui de l'énergie (-4,28%) qui a plongé dans le sillage de la chute des cours du pétrole.
La solution trouvée la veille par les autorités pour faire racheter la banque First Republic --au bord de la faillite-- par JPMorgan, la première banque du pays, n'a pas semblé convaincre les marchés de la fin des turbulences bancaires.
Les banques régionales ont été la cible des paris à la baisse. PacWest Bancorp et Western Alliance, toutes deux suspendues de cotation plusieurs fois en séance pour volatilité, ont cédé respectivement 27,78% et 15,12%.
Les poids lourds du secteur ont aussi tous été sanctionnés, de JPMorgan qui a cédé 1,61% à Goldman Sachs (-2,11%) en passant par Wells Fargo (-3,84%) et Bank of America (-3,03%).
"La peur était de retour pour le secteur bancaire", a commenté Adam Sarhan de 50 Park Investments. "La peur est un sentiment très puissant à Wall Street. Quand il entre par la porte, la logique sort par la fenêtre", a-t-il ajouté.
La perspective d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt par la Réserve fédérale mercredi accentuait également la pression sur les banques, ont expliqué plusieurs analystes.
Le marché parle à la Fed
"La Fed doit considérer" ces difficultés bancaires "comme un événement qui change la donne", a affirmé Karl Haeling de LBBW et non plus considérer que les banques font les frais de cas "isolés de mauvaise gestion".
Le sévère relèvement des taux de la Réserve fédérale depuis un an, qui dicte le niveau de tous les autres crédits et rendements, a en effet changé le profil de gestion des banques.
"Le marché met la pression sur la Fed pour qu'elle abaisse les taux", a enchaîné Adam Sarhan.
La banque centrale doit en tout cas, pour Karl Haeling, éviter un langage "strict" après sa très probable dernière hausse des taux mercredi et doit laisser entendre qu'une pause est à prévoir. D'autant plus que le resserrement des conditions de crédit va ralentir l'économie.
Ces craintes de récession et d'un plongeon de la demande se sont reflétées dans la chute des cours du pétrole qui ont fondu de plus de 5%. Les géants Exxon Mobil et Chevron ont lâché respectivement 3,99% et 4,31%.
A l'image de cette anxiété sur un ralentissement à venir, les taux obligataires, qui évoluent en sens inverse du prix des bons du Trésor, ont reculé à 3,98% contre 4,14% la veille pour les obligations à deux ans.
En milieu de séance, l'indice VIX, dit "de la peur", qui mesure la volatilité du marché, a fait un bond de 22% avant de se stabiliser un peu à +10% à la clôture.
Valeur refuge, l'or est repassé au-dessus des 2.000 dollars l'once (+1,75% à 2.027 dollars) tandis que le billet vert a perdu de l'allant face à l'euro (-0,25%) qui attend à son tour une réunion de la BCE jeudi dans un contexte d'inflation tenace.
Par ailleurs, Uber a tiré son épingle du jeu bondissant de 11,64% après avoir fait part de résultats et de prévisions dépassant les attentes grâce à une forte demande pour ses services.
Le montant total des réservations faites depuis l'application de location de voitures avec chauffeur a grimpé de 19% au premier trimestre. Uber a réduit sa perte opérationnelle de près de moitié.
Chegg, une plateforme d'éducation à succès pendant la pandémie, s'est écroulée de 48,52% à 9 dollars alors que la compagnie a déploré la concurrence que lui fait le programme d'intelligence artificielle ChatGPT, les étudiants s'adressant à l'outil d'OpenAI pour faire leurs devoirs.